4(In)sécurités
- Sécurité humainePublié leLe concept récent de sécurité humaine s’émancipe du cadre étatique et militaire classique pour se centrer sur les individus.En dépit des critiques formulées tant à l’égard de ses fondements doctrinaux que de son application concrète, il permet d’éclairer les insécurités multisectorielles et interdépendantes qui menacent les personnes quotidiennement.
- Transformations de la guerrePublié leLa guerre a profondément changé de nature au cours de l’histoire, particulièrement au xxe siècle. Les conflits de puissance, opposant des armées d’États développés, ont quasiment disparu avec la mise en place d’un encadrement juridique qui limite le recours à la force par les gouvernements pour résoudre leurs différends. Cela n’empêche pas les dépenses militaires de croître, ni les grandes puissances d’intervenir dans des conflits locaux. Cette évolution va de pair avec une tendance à la privatisation de la guerre, dont l’émergence des sociétés de mercenariat est l’un des symptômes les plus spectaculaires.
- Recompositions de la puissancePublié leLa vision traditionnelle de la puissance repose sur une série limitée de facteurs, dont les capacités militaires. Elle s’est raffinée avec l’introduction du concept de soft power qui souligne l’existence de capacités de persuasion non liées à la coercition. Avec la montée des interdépendances dues à la mondialisation, l’idée de puissance structurelle s’est imposée. Elle met l’accent sur l’importance de la définition du cadre d’action dans lequel opèrent les acteurs de l’espace mondial.
- ProliférationsPublié leLa catégorie des armes de destruction massive (ADM) tout comme son interprétation en termes de prolifération posent question. Les armes chimiques, biologiques et nucléaires regroupées dans l’acronyme ADM sont pourtant l’objet de processus de régulation distincts qui se déroulent selon des temporalités différentes. Depuis les années 1990, le mot prolifération est également associé à des armes conventionnelles (mines anti-personnel, armes légères, etc.).
- Conflits d’aujourd’huiPublié leAlors que les guerres interétatiques sont devenues rares, les conflits contemporains découlent principalement de l’effondrement des structures institutionnelles des pays et de l’éclatement concomitant du contrat social. La violence, exacerbée, touche avant tout les populations civiles. Malgré la mise en place de garde-fous comme la Cour pénale internationale (CPI), la communauté internationale paraît souvent impuissante face à cette nouvelle conflictualité. Faire la paix est devenu plus difficile, car cela nécessite de reconstruire des institutions étatiques et une capacité à vivre ensemble.
- TerrorismePublié leMéthode d’action violente cherchant à susciter la peur dans les sociétés qui en sont la cible, le terrorisme n’est ni nouveau, ni l’apanage des groupes islamistes radicaux. En réaction aux attentats du 11 septembre 2001, les États occidentaux sont tentés d’instrumentaliser l’anxiété. Le terrorisme suscite souvent un recul de l’État de droit dans les pays démocratiques et un renforcement des politiques répressives par les régimes autoritaires.
- Maintenir la paixPublié leDepuis 1948, l’Organisation des Nations unies envoie des Casques bleus à travers le monde dans le but de maintenir la paix. Peu utilisées jusqu’à la fin de la guerre froide, les missions de maintien de la paix se sont depuis largement multipliées et complexifiées. Relevant d’une inégale répartition des responsabilités entre États membres de l’ONU, elles font l’objet de critiques nourries.
- Paix positives et durablesPublié leHistoriquement, la paix a essentiellement été étudiée par le biais de ses traités. À partir des années 1950, les études de la paix (peace studies) réinterprétent la définition de la paix et de la violence : il ne s’agit plus de considérer la paix comme la simple absence de conflit mais de dénoncer les inégalités sociales et économiques qui mettent en péril une forme plus compréhensive de paix.