Transformations de la guerre
Cabine de contrôle du drone de surveillance Predator de l’armée américaine sur la base aérienne de Balad en Irak, août 2007
Crédit : U.S. Air Force / Master Sgt. Steve Horton / Domaine public
Cabine de contrôle du drone de surveillance Predator de l’armée américaine sur la base aérienne de Balad en Irak, août 2007.
L’intervention des grandes puissances dans les conflits dits périphériques passe dorénavant par l’utilisation d’armements de plus en plus sophistiqués face à des combattants généralement équipés d’armes légères.
Résumé
La guerre a profondément changé de nature au cours de l’histoire, particulièrement au xxe siècle. Les conflits de puissance, opposant des armées d’États développés, ont quasiment disparu avec la mise en place d’un encadrement juridique qui limite le recours à la force par les gouvernements pour résoudre leurs différends. Cela n’empêche pas les dépenses militaires de croître, ni les grandes puissances d’intervenir dans des conflits locaux. Cette évolution va de pair avec une tendance à la privatisation de la guerre, dont l’émergence des sociétés de mercenariat est l’un des symptômes les plus spectaculaires.
La guerre est une lutte armée entre groupes sociaux, inscrite dans la durée et avec un but politique : résoudre un différend (idéologique, religieux, etc.), conquérir du territoire, s’approprier des ressources, etc. Dans la logique héritée de Clausewitz (xix e siècle), c’est l’aboutissement paroxysmique, mais naturel, des rivalités entre États ; elle résulte du jeu normal des rapports entre États puisqu’aucune autorité supranationale ne peut limiter la décision souveraine de l’un d’user de la force pour préserver ses intérêts. La paix, définie négativement comme la non-guerre, n’est qu’un état d’exception.
Cette conception européo-centrée de la guerre perçue comme un choc de puissances forcément rivales n’est plus pertinente aujourd’hui, tant les moyens militaires ont évolué, ainsi que son encadrement par des institutions collectives et le droit international. Si les guerres n’ont pas disparu, rares sont celles résultant encore exclusivement de l’affrontement entre des armées nationales.
La guerre encadrée par le droit
Des règles existent depuis l’Antiquité pour encadrer la conduite de la guerre (trêve olympique, etc.), mais ce n’est qu’au xvi e siècle que la notion de guerre juste s’est développé en Europe, grâce notamment à l’École de Salamanque et à Grotius. S’inspirant de Thomas d’Aquin (xiii e siècle), ils posèrent les bases du droit international, c’est-à-dire des règles définissant les raisons de faire la guerre (jus ad bellum) et la façon de la faire (jus in bello) : principe de proportionnalité dans l’usage de la force, respect des civils (et donc distinction entre civils et militaires), etc. Au départ coutumier, le droit de la guerre fut progressivement codifié par des traités internationaux. Après les conventions de La Haye (1899 et 1907), qui furent balayées par la première guerre mondiale, de nombreux textes et traités (dont les conventions de Genève de 1949 et leurs Protocoles additionnels) constituent aujourd’hui le fondement du droit international humanitaire protégeant les civils et les prisonniers, interdisant l’usage de la torture, prohibant certaines armes (biologiques en 1972, chimiques en 1993, à sous-munitions en 2008, etc.) ou certaines pratiques (enrôlement d’enfants-soldats en 1989, etc.).
En parallèle, ont été mises sur pied des institutions, qui n’évitent pas les guerres, mais tendent à les rendre illégitimes. Dès le congrès de Vienne (1815), les grandes puissances se sont accordées sur la nécessité de limiter le droit de recourir à la guerre. Le premier conflit mondial a ensuite servi de catalyseur par la réprobation qu’il a suscitée dans l’ opinion publique. Dépeint comme un effondrement moral et civilisationnel, il déboucha sur la création de la Société des Nations puis, après la seconde guerre mondiale, sur celle de l’ONU chargée d’assurer les conditions d’une sécurité collective globale. La guerre est une pratique qui ne se justifie que par l’auto-défense ou des décisions collectives (via le Conseil de sécurité) en cas de menace à la paix. La désapprobation quasi universelle de l’intervention de la coalition menée par les États-Unis en 2003, sans mandat onusien, en Irak, illustre cette évolution essentielle : pour être légitime, l’usage de la force requiert l’agrément de la communauté internationale.
Sophistication de l’armement
Alors même que les guerres interétatiques sont devenues rares, les budgets militaires des États ne cessent paradoxalement de croître, en particulier dans les pays émergents et les puissances régionales. La Chine a multiplié son budget militaire par dix depuis 1998, entraînant, dans la logique du dilemme de sécurité, une hausse significative chez ses voisins (Vietnam, etc.). La tendance est comparable dans le golfe Persique, en particulier en Arabie Saoudite, où les dépenses consacrées à l’achat d’armes auprès des grandes puissances servent autant au renforcement des capacités militaires qu’à des fins diplomatiques et d’influence. Car si les États ne se font plus directement la guerre, ils continuent à intervenir dans des conflits périphériques, bien qu’ils en maîtrisent de moins en moins les ressorts (Afghanistan, Syrie, Irak, Yémen, Mali, etc.).
L’envolée des dépenses militaires résulte aussi de la sophistication croissante de l’armement. Face au rejet de la guerre par les opinions publiques, le but des grandes puissances est dorénavant d’éviter des pertes dans leurs rangs (doctrine du zéro mort) grâce au perfectionnement des armes par le complexe militaro-industriel. Pendant des siècles, la technologie militaire a peu évolué et le facteur essentiel de victoire était le nombre d’hommes mobilisés. L’arrivée de la poudre à canon au xv e siècle, puis surtout la généralisation de l’aviation au xx e siècle changèrent radicalement la donne en permettant des bombardements massifs (y compris nucléaires en 1945). La mise au point de missiles balistiques et, plus récemment, de drones a achevé la révolution des affaires militaires : dorénavant, il est possible de participer à un conflit sans s’exposer et le nombre d’hommes importe peu. Le déploiement de robots tueurs, capables de décider de tuer en toute autonomie, soulève à présent des débats éthiques inédits.
Commentaire : Les États-Unis sont les principaux utilisateurs de drones militaires pour effectuer des bombardements. Depuis 2001, les attaques américaines ont été nombreuses en Afghanistan, et ce en dépit du manque d’information, mais aussi au Pakistan, au Yémen ainsi qu’en Somalie (graphique). En raison de l’opacité des gouvernements sur ce type d’attaques, des consortiums de journalistes rapportent les victimes de ces frappes à distance. Les États dotés de ces engins sont connus via les observateurs de cette industrie de pointe (carte).
Vers une privatisation de la violence ?
Cette évolution va de pair avec l’essor des sociétés de mercenariat (pudiquement nommées sociétés militaires privées), auxquelles les gouvernements (surtout occidentaux et russe) font appel pour intervenir dans les conflits sans y être directement exposés. Offrant un large éventail de services (allant du gardiennage au combat à l’arme lourde), elles tendent à privatiser la sécurité et à transformer la guerre en une activité marchande tout en profitant du flou juridique dans lequel elles opèrent, en dehors des traités internationaux définissant les obligations des combattants. Le fossé se creuse entre un Nord riche, surarmé et préservant sa population, voire déléguant la guerre à des armées privées, et un Sud où la dissémination de la violence semble rendre la vie des individus moins précieuse.
Commentaire : L’Uppsala Conflict Data Program recense les « événements » – soit les cas de violence qui entraînent la mort – à partir de sources multiples. Ces estimations peuvent ainsi parfois être inférieures à la réalité, tous les cas n’étant pas rapportés. Les cercles de la carte montrent le nombre de morts depuis 1989 suivant un maillage de 100 km de côté environ. Les zones les plus meurtrières se situent en Afrique (la bande centrale en particulier), au Moyen-Orient et en Afghanistan/Pakistan. D’autres zones de violence apparaissent, avec des totaux moindres ou plus localisés : Colombie, Pérou et Mexique, Philippines, Sri Lanka et sous-continent indien, Yémen, Caucase et Balkans.
Commentaire : L’Uppsala Conflict Data Program recense les « événements » – soit les cas de violence qui entraînent la mort – à partir de sources multiples. Ces estimations peuvent ainsi parfois être inférieures à la réalité, tous les cas n’étant pas rapportés. Ces graphiques montrent la chronologie du nombre de morts dans les États où plus de 10 000 morts ont été répertoriés depuis 1989. On remarque l’ampleur du génocide rwandais (1994). Certains États présentent de nombreux morts tout au long de la période (Soudan, Somalie, Inde, Afghanistan) ; d’autres conflits semblent a priori résolus (Angola, Bosnie, etc.), quand d’autres sont plus récents (Nigeria, Yémen ou Syrie).
- religieux > Religieux
- Il n’existe pas d’acception universelle de la notion de religion, pas plus qu’il n’existe de distinction claire entre religion et secte. De manière générale, une religion est un système de croyances impliquant une distinction entre le profane et le sacré, et se manifeste par un ensemble d’actes rituels permettant de matérialiser cette distinction. Est religieux celui qui pratique ou revendique une religion, mais également celui qui fait de la religion sa profession et y consacre sa vie.
- territoire > Territoire
- Étendue de surface sur laquelle vit un groupe humain. Ce terme recouvre des sens différents selon les disciplines des sciences sociales. Pour les géographes : espace socialisé, construit, où la distance est continue, dont les limites sont plus ou moins précises et dont les territoires étatiques ne sont qu’une des formes. Pour les sociologues et les politistes : un territoire est la construction sociale d’un espace dont le bornage par des frontières en fait le principe structurant d’une communauté politique et permet d’imposer l’autorité de l’État et son contrôle sur la population. Il est lié au contexte, à l’histoire et aux acteurs de sa construction. Max Weber associe étroitement l’État moderne rationnel-légal au critère de territorialité.
- États > État
- L’État est un système politique centralisé (différent du système féodal), différencié (de la société civile, espace public/privé), institutionnalisé (dépersonnalisation de l’institution), territorialisé (un territoire dont les frontières marquent de manière absolue les limites de sa compétence), qui prétend à la souveraineté (détention du pouvoir ultime) et se doit d’assurer la sécurité de sa population. En droit international public, l’État se définit par une population qui vit sur un territoire borné par des frontières sous l’autorité d’un pouvoir politique (État national territorial).
- souveraine > Souveraineté
- Notion politique conçue au Moyen Âge afin de légitimer l’indépendance d’États naissants (France, Angleterre) à l’égard du Pape et de l’Empereur, et reprise par de nombreux théoriciens (Bodin, Grotius, Schmitt). Désigne la prétention de l’État à ne reconnaître aucune autorité supérieure à la sienne sur son territoire. Elle justifie des représentations politiques et juridiques plus qu’elle ne décrit les rapports de pouvoir existants. Socle du système international, des principes d’égalité juridique entre les États et de non-intervention dans les affaires intérieures, elle s’oppose à l’ingérence. Dans les États démocratiques, elle est attribuée au peuple « souverain », qui légitime les institutions et les gouvernants par son vote. Les processus d’intégration régionale se construisent à partir de délégations de souveraineté des États.
- paix > Paix
- La définition de la paix fait l’objet de nombreux débats. Une définition restrictive de la paix l’entend comme l’absence de conflit (paix négative). Les peace studies ont réinterprété cette définition en intégrant les conditions de réalisation de la paix : la paix positive correspond à l’intégration au sein de la société humaine. Associée au concept de violence structurelle, la paix positive est alors entendue plus largement comme la justice sociale. Parmi les différentes théories de la paix, la paix démocratique ou paix libérale affirme, non sans critique, que les démocraties libérales n’entrent pas en guerre entre elles et ne combattent que des États non libéraux (cette approche nuance le postulat de Kant, Vers la paix perpétuelle, 1795).
- puissances > Puissance
- Capacité d’un acteur politique à imposer sa volonté aux autres. Comparable à la notion de pouvoir à l’échelle interne, la puissance n’existe pas dans l’absolu mais s’inscrit dans la relation à l’autre puisqu’elle dépend des rapports de force et de la perception qu’en ont les acteurs. Pivot de l’approche réaliste des relations internationales, elle y est conçue dans un registre géostratégique (hard power fondé sur la contrainte et la coercition, notamment militaire). La vision transnationaliste en propose une interprétation plus diversifiée, intégrant des facteurs d’influence (soft power économique, culturel, etc., de Joseph Nye) et soulignant l’importance de maîtriser les différents registres de puissance, du hard au soft (« puissance structurelle » de Susan Strange).
- institutions > Institutions
- Le terme institution désigne des structures sociales (règles, normes, pratiques, actions, rôles) durables, organisées de façon stable et dépersonnalisée, qui participent à la régulation des rapports sociaux. Elle peut être formalisée dans des organisations (internationales ou non). L’institutionnalisme en science politique aborde les objets de l’analyse politique par une étude de leur fondement structurel et de leur modèle organisationnel plutôt que par la prise en compte de leur rapport à la société.
- nationales > Nation
- Communauté politique fondée sur la conscience de caractéristiques partagées et/ou d’une volonté de vivre ensemble. On oppose habituellement une conception politique et une conception culturelle de la nation, qui, dans la pratique, s’influencent mutuellement et tendent à se rapprocher. Dans la conception politique, la nation est inventée et produite par un État, le territoire précède la nation et en dessine les contours (conception dite française, fondée sur le creuset républicain et le droit du sol). Dans l’acceptation culturelle de la nation, une culture communément partagée produit la nation. Le projet national consiste à rassembler cette population sur un même territoire (conception culturelle ou romantique ou « allemande » de la nation, fondée sur le droit du sang). Cette conception est en soi porteuse de conflits et peut conduire à l’épuration ethnique ou au génocide (Allemagne nazie, Grande Serbie, etc.).
- droit international humanitaire > Droit international humanitaire
- Il cherche à atténuer les souffrances des victimes de conflits armés, à protéger les populations civiles, et impose des obligations aux États les uns envers les autres et à l’égard de leur population. Aussi nommé « droit de la guerre » ou « droit des conflits armés », il a évolué avec leurs transformations. Codifié par le Comité international de la Croix-Rouge (créé en 1863) et la première convention en 1864, il repose sur les principes de neutralité, d’interdiction d’armes préjudiciables et d’immunité aux non-combattants. Les Conventions de Genève de 1949 (blessés et malades dans les forces armées, prisonniers de guerre et protection des civils en temps de guerre) ont été complétées par des Protocoles additionnels en 1977 et en 2005. La Cour pénale internationale (CPI) juge les crimes de guerre, de génocide et les crimes contre l’humanité.
- opinion publique > Opinion publique
- Cette expression désigne l’ensemble des représentations socialement construites et véhiculées par les médias, les sondages, les élites, de ce qu’est censée penser la population sur les questions d’actualité. L’opinion publique sur l’international décrit l’opinion nationale s’exprimant sur les questions internationales. De nombreux acteurs, ONG, associations, firmes ou organisations internationales invoquent « l’opinion publique internationale », lui donnant par là même une certaine existence sociale. Pourtant, la transposition à l’échelle internationale d’un concept déjà contesté à l’échelle nationale pose problème : l’essor des mobilisations et des solidarités transnationales, exprimées à travers des mouvements de protestation ou de lobbying, n’exprime pas pour autant une opinion mondiale.
- civilisationnel > Civilisation
- Apparue au xviiie siècle, la notion de civilisation est à manier avec prudence car fortement instrumentalisée et généralement utilisée de façon discriminatoire par opposition à la non-civilisation. Dans son usage courant aujourd’hui, elle désigne une identité collective à très grande échelle, un système d’organisation sociale, économique et politique partagé par un nombre conséquent de sociétés et caractérisé par la production d’œuvres concrètes destinées à la maîtrise des conditions de vie (techniques de contrôle de la nature, écriture, arts, sciences, organisation de la société, etc.).
- sécurité > Sécurité
- Ensemble de représentations et de stratégies qu’un acteur individuel ou collectif tend à élaborer pour réduire les menaces auxquelles il se sent confronté. Dans le domaine international, la sécurité peut prendre la forme : 1) d’un équilibre instable et précaire entre sécurités nationales, gagé sur la puissance des États ; 2) d’un aménagement concerté de cet équilibre (sécurité internationale) ; 3) de la mise en place d’un régime de sécurité qui s’impose à l’ensemble des États qui sont parties prenantes (sécurité collective). Au-delà de la menace tangible, les discours sécuritaires tendent à représenter des objets ou des groupes de personnes comme des dangers pour la sécurité des États, notamment afin de justifier des politiques sécuritaires (état d’urgence, actions militaires, fermeture des frontières, etc.).
- Conseil de sécurité
- Selon la Charte des Nations unies, le Conseil de sécurité détient la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il est composé de cinq membres permanents (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie), qui peuvent chacun faire échouer un projet de résolution par un vote négatif (droit de veto), et de dix membres élus (six jusqu’en 1965) par l’Assemblée générale pour une période non immédiatement renouvelable de deux ans. Ses résolutions ont un caractère contraignant.
- communauté internationale > Communauté
- Selon le sociologue allemand Ferdinand Tönnies (1855-1936), la communauté (Gemein-schaft) s’oppose à la société (Gesellschaft) et désigne toute forme d’organisation sociale dans laquelle les individus sont liés entre eux par une solidarité, naturelle ou spontanée, et animés par des objectifs communs. Selon l’usage courant, il s’agit de toute collectivité sociale à laquelle on prête une unité, quel que soit son mode d’intégration (communauté internationale, Communauté européenne ou andine ou encore croyants de telle ou telle religion). Le terme ambigu de communauté internationale désigne un ensemble vague d’acteurs politiques (États, organisations internationales, ONG, individus, etc.) fondé sur l’idée d’une humanité unie par des valeurs et des objectifs communs ou une allégeance à des institutions politiques centrales, ce qui est loin d’être le cas.
- pays émergents > Pays émergent
- Cette expression est issue d’un discours d’acteurs économiques et financiers qui, au cours des années 1980, qualifient d’émergents les marchés où l’investissement, bien que risqué, est rentable. En faisant la part belle à la croissance et en suggérant une idée de décollage, elle traduit une façon linéaire et occidentalo-centrée de penser le développement. Reprise et contestée par des acteurs politiques, cette expression désigne l’insertion internationale, économique, politique et/ou diplomatique de certains pays. Elle invite à interroger les usages de cette labellisation par des acteurs qui la revendiquent ou la rejettent.
- intervenir > Intervention internationale
- L’intervention est, pour James Rosenau, une rupture dans le mode conventionnel de relations, qui a pour but d’affecter l’autorité politique de l’autre acteur. Pour Hedley Bull, elle désigne l’interférence coercitive, par un acteur extérieur, dans les affaires d’une entité politique. Pascal Vennesson emprunte à ces deux références lorsqu’il considère que l’intervention internationale est une action coercitive mise en œuvre par un acteur international qui affecte l’autorité politique d’un autre. Les interventions internationales peuvent être directes ou indirectes, ouvertes ou clandestines, faire intervenir la force armée ou non (sanctions économiques). L’ingérence est un cas spécifique d’intervention sans le consentement des autorités chez lesquelles on s’ingère.
- privatiser la sécurité > Sécurité privée
- Désigne le phénomène contemporain d’érosion du monopole de la violence physique légitime, traditionnellement dévolu à l’État (Max Weber), qui s’inscrit dans un contexte plus large de privatisation de ses fonctions régaliennes. La faible capacité de certains États à assurer leur propre sécurité entraîne la constitution de milices privées et de groupes d’autodéfense remplaçant une police défaillante. Lorsque des conflits infra-étatiques éclatent, la concurrence pour l’exercice du pouvoir et/ou le contrôle de ressources entraîne la formation de groupes paramilitaires, la participation de mercenaires et l’ascension de seigneurs de guerre (warlords), chefs militaires locaux qui profitent de l’instabilité sociopolitique de l’État pour accroître leur domination politique et territoriale. Les agences de sécurité privée vendent leurs services aux États ou aux entreprises (interventions, surveillance, informations, etc.).
- Nord
- Voir Nord et Sud
- Sud
- Voir Nord et Sud
- individus > Individu
- L’individu est un acteur social élémentaire dont la place va croissant dans les processus de mondialisation pour de multiples raisons, parmi lesquelles : la circulation accélérée des idées, des valeurs et des informations, la possibilité de construire des réseaux d’échange et de solidarité sans proximité physique, la création de réseaux d’experts internationaux, la lutte pour le respect des droits humains et les demandes de démocratie.