Conflits d’aujourd’hui
Casque bleu de l’ONU au Mali (MINUSMA) lors d’une opération de protection des populations civiles aux alentours de Gao, juillet 2017
Crédit : UN Photo / Harandane Dicko
Casque bleu de l’ONU au Mali (MINUSMA) lors d’une opération de protection des populations civiles aux alentours de Gao, juillet 2017.
Cette région est en proie à l’instabilité depuis l’insurrection armée menée par une coalition de groupes djihadistes et indépendantistes touaregs en 2012, dans un contexte d’extrême faiblesse des institutions étatiques maliennes.
Résumé
Alors que les guerres interétatiques sont devenues rares, les conflits contemporains découlent principalement de l’effondrement des structures institutionnelles des pays et de l’éclatement concomitant du contrat social. La violence, exacerbée, touche avant tout les populations civiles. Malgré la mise en place de garde-fous comme la Cour pénale internationale (CPI), la communauté internationale paraît souvent impuissante face à cette nouvelle conflictualité. Faire la paix est devenu plus difficile, car cela nécessite de reconstruire des institutions étatiques et une capacité à vivre ensemble.
Les conflits entre États sont devenus une exception, notamment grâce aux institutions internationales comme l’ONU, capables d’élaborer un corpus juridique qui dissuade les États de se livrer à des affrontements militaires coûteux sur les plans humain, matériel et politique.
Pour autant, la violence guerrière n’a pas disparu ; elle s’est disséminée. Depuis la seconde guerre mondiale, les guerres se sont déplacées vers le Sud, avec ou sans intervention des grandes puissances. Au contraire, le Nord, où se situait l’épicentre des conflits les plus meurtriers (13 millions de morts durant la première guerre mondiale, 60 millions durant la seconde), est dorénavant pacifié, même si les groupes terroristes (locaux ou internationaux) peuvent encore les frapper.
Plus meurtriers et durables, les conflits contemporains sont plus complexes à déchiffrer : la puissance n’est plus le facteur explicatif dominant. La diversité des causes, des acteurs et de l’intensité de la violence rend l’exercice de typologie et de comptabilisation des guerres hasardeux. Le Mexique, où les combats entre les narcotrafiquants et l’armée ont fait plus de 200 000 morts en dix ans, est-il « en guerre » ? Combien de conflits doit-on recenser en Afghanistan depuis les années 1970 ? Une seule et même guerre durant toute la période ou plusieurs successives en fonction des interventions extérieures (URSS, OTAN, etc.) ?
Commentaire : Cette carte s’appuie sur le rapport du HIIK. Ce think tank calcule un indice synthétique de conflictualité qui considère l’intensité (armes utilisées, nombre de combattants, de morts, de réfugiés/déplacés et destructions occasionnées). La carte montre le type de « spatialité » du conflit (zone délimitée, qui déborde les frontières, localisée ou diffuse) et les revendications des groupes armés (contestation du pouvoir en place ou sécession). Sur les bases de cette typologie, les principaux foyers de conflits sont, en 2017 : la Syrie et l’Irak, l’Afghanistan et le Pakistan, la bande centrale de l’Afrique (du Darfour à la RDC, en passant par la République centrafricaine et le Soudan du Sud), la Libye, le Yémen ou encore la Colombie et le Mexique ; d’autres foyers étant plus localisés (Donbass, delta du Niger, Myanmar, Philippines, Salvador, etc.).
Désintégration du contrat social
La distinction classique entre guerres interétatiques et guerres civiles est devenue inopérante. Celles autrefois qualifiées de civiles perdurent de manière larvée pendant des années, voire des décennies, avant de s’internationaliser (Afghanistan, RDC, Centrafrique, Libye, Syrie, Ukraine, etc.). Caractérisées par la présence d’acteurs guerriers non étatiques et par le non-respect des règles supposément en vigueur dans des conflits entre États, ces guerres affectent principalement des États où les structures institutionnelles ont perdu leur légitimité car ils ne parviennent plus à assurer un contrôle administratif et sécuritaire effectif du territoire ni à y exercer le monopole de la violence légitime. La désintégration du contrat social y engendre des crises sociales aiguës, le plus souvent dans des contextes où entrent en concurrence des systèmes d’allégeance traditionnels (identité nationale) et alternatifs (régionaux, ethniques, religieux, etc.), généralement promus par des entrepreneurs identitaires, et dans lesquels la nature patrimoniale du pouvoir renforce les tendances autoritaires et répressives des régimes en place.
De tels conflits frappent d’abord les populations civiles, enrôlées de force, victimes de famines organisées, de massacres, d’exactions sexuelles, de déplacements forcés, etc. L’instrumentalisation des différences ethniques, religieuses ou sociales par les seigneurs de guerre brouille la perception des causes et la distinction entre civils et militaires. Dans certains cas, la violence se dépolitise jusqu’à se confondre avec le banditisme, permettant aux trafiquants de tous ordres (armes, drogue, diamants, bois précieux, etc.), invisibles mais très présents, de prospérer. L’utilisation d’ armes légères (kalachnikov, lance-roquettes et mitrailleuses montés sur pickups, machettes, etc.) rend inefficaces les instruments classiques de régulation (embargo sur les armes, etc.). Forces gouvernementales plus ou moins organisées, groupes rebelles parfois constitués sur une base ethnique ou religieuse ou autour d’intérêts économiques, mercenaires étrangers, combattants venus de pays voisins, djihadistes transnationaux, forces d’intervention multilatérales et acteurs humanitaires s’entrecroisent sur le terrain.
Violence généralisée et pérenne
La part des pertes civiles dans les conflits ne cesse de croître : 5 % des victimes lors de la première guerre mondiale, 50 % en 1940-1945, et dorénavant jusqu’à 90 % dans la plupart des cas. Aussi ces conflits entraînent-ils des flux massifs de déplacés et de réfugiés. L’embrigadement d’enfants soldats (environ 250 000 dans le monde, dont 40 % de filles), victimes et acteurs malgré eux de la guerre, se développe.
Commentaire : Les données sur les enfants dans les conflits sont rares et parcellaires. D’une part, cette carte montre l’engagement des États à ratifier le Protocole facultatif à la Convention sur les droits de l’enfant. En 2018, trente États ne l’ont toujours pas ratifié, dont l’Iran, le Liban, le Myanmar, les Émirats arabes unis, la Corée du Nord, la Somalie ou le Soudan du Sud. D’autre part, la carte indique quelques ordres de grandeur des enfants recrutés et victimes (blessés et tués) des conflits en 2016. Ces estimations sont produites par le Secrétariat de l’ONU et l’ONG Child Soldiers. La mise en regard des deux informations montre que la ratification du Protocole, même ancienne, n’empêche pas l’implication d’enfants dans les conflits (Afghanistan, Syrie, RDC, Yémen, Nigeria).
Dans des espaces ruinés et désinstitutionnalisés, où la violence généralisée a mis à mal les systèmes de référence et le contrat social, la guerre devient une opportunité économique et d’ascension sociale, et faire la paix se révèle une tâche ardue. Prisonnière de ses outils traditionnels (embargos, interventions, etc.), inadaptés à la nature même des conflits contemporains, la communauté internationale semble impuissante. Conçu à l’origine pour encadrer l’action militaire des États, le droit international peine à réaliser cet objectif et s’applique mal aux groupes armés non étatiques, même si, depuis 2002, la Cour pénale internationale (CPI) permet de s’en prendre aux chefs de guerre. Malgré les dizaines de procès et d’enquêtes depuis sa création (y compris à l’encontre de chefs d’État en exercice), les effets dissuasifs ou pacificateurs de ces procédures restent lents à se concrétiser.
Aujourd’hui, un conflit commence rarement par une déclaration de guerre, et s’achève rarement par un traité qui met fin aux violences du jour au lendemain. Faire la paix est une entreprise de longue haleine, car cela impose de retisser du lien social et de reconstruire l’État, c’est-à-dire de refonder des institutions publiques et de réinventer une capacité à vivre ensemble.
- États > État
- L’État est un système politique centralisé (différent du système féodal), différencié (de la société civile, espace public/privé), institutionnalisé (dépersonnalisation de l’institution), territorialisé (un territoire dont les frontières marquent de manière absolue les limites de sa compétence), qui prétend à la souveraineté (détention du pouvoir ultime) et se doit d’assurer la sécurité de sa population. En droit international public, l’État se définit par une population qui vit sur un territoire borné par des frontières sous l’autorité d’un pouvoir politique (État national territorial).
- guerres > Guerre
- Affrontement violent entre groupes armés sur des valeurs, des statuts, des pouvoirs ou des ressources rares, et dans lequel le but de chacun est de neutraliser, d’affaiblir ou d’éliminer ses adversaires. Cette violence armée collective organisée peut être le fait d’États (via leurs armées nationales) ou de groupes non étatiques ; elle peut opposer plusieurs États (guerre interétatique) ou se dérouler à l’intérieur d’un État (guerre civile). Progressivement codifiées et encadrées par le droit, les premières sont devenues rares, tandis que les secondes, aujourd’hui essentiellement causées par la défaillance institutionnelle des États, tendent à s’internationaliser, à perdurer (parfois des décennies) et à être extrêmement meurtrières, surtout pour les populations civiles.
- Sud
- Voir Nord et Sud
- intervention > Intervention internationale
- L’intervention est, pour James Rosenau, une rupture dans le mode conventionnel de relations, qui a pour but d’affecter l’autorité politique de l’autre acteur. Pour Hedley Bull, elle désigne l’interférence coercitive, par un acteur extérieur, dans les affaires d’une entité politique. Pascal Vennesson emprunte à ces deux références lorsqu’il considère que l’intervention internationale est une action coercitive mise en œuvre par un acteur international qui affecte l’autorité politique d’un autre. Les interventions internationales peuvent être directes ou indirectes, ouvertes ou clandestines, faire intervenir la force armée ou non (sanctions économiques). L’ingérence est un cas spécifique d’intervention sans le consentement des autorités chez lesquelles on s’ingère.
- Nord
- Voir Nord et Sud
- terroristes > Terrorisme
- Méthode d’action violente inspirant l’anxiété (la terreur) et généralement utilisée dans une relation asymétrique (le faible s’attaque au fort). Au contraire de l’acte de guerre ou de l’assassinat politique où la cible (l’ennemi) est directement visée par la violence, les victimes du terrorisme sont instrumentales, le but des terroristes étant, à travers la médiatisation de leur violence, de créer un climat de peur et d’insécurité chez tous ceux qui en sont les témoins, et de provoquer ainsi un chaos social, juridique et politique censé affaiblir les États ou les sociétés visés. En l’absence d’une définition unanime du terrorisme, le terme est fréquemment utilisé pour délégitimer les actions de ses adversaires, sans que ceux-ci ne se revendiquent eux-mêmes terroristes.
- puissance > Puissance
- Capacité d’un acteur politique à imposer sa volonté aux autres. Comparable à la notion de pouvoir à l’échelle interne, la puissance n’existe pas dans l’absolu mais s’inscrit dans la relation à l’autre puisqu’elle dépend des rapports de force et de la perception qu’en ont les acteurs. Pivot de l’approche réaliste des relations internationales, elle y est conçue dans un registre géostratégique (hard power fondé sur la contrainte et la coercition, notamment militaire). La vision transnationaliste en propose une interprétation plus diversifiée, intégrant des facteurs d’influence (soft power économique, culturel, etc., de Joseph Nye) et soulignant l’importance de maîtriser les différents registres de puissance, du hard au soft (« puissance structurelle » de Susan Strange).
- sécuritaire > Sécurité
- Ensemble de représentations et de stratégies qu’un acteur individuel ou collectif tend à élaborer pour réduire les menaces auxquelles il se sent confronté. Dans le domaine international, la sécurité peut prendre la forme : 1) d’un équilibre instable et précaire entre sécurités nationales, gagé sur la puissance des États ; 2) d’un aménagement concerté de cet équilibre (sécurité internationale) ; 3) de la mise en place d’un régime de sécurité qui s’impose à l’ensemble des États qui sont parties prenantes (sécurité collective). Au-delà de la menace tangible, les discours sécuritaires tendent à représenter des objets ou des groupes de personnes comme des dangers pour la sécurité des États, notamment afin de justifier des politiques sécuritaires (état d’urgence, actions militaires, fermeture des frontières, etc.).
- territoire > Territoire
- Étendue de surface sur laquelle vit un groupe humain. Ce terme recouvre des sens différents selon les disciplines des sciences sociales. Pour les géographes : espace socialisé, construit, où la distance est continue, dont les limites sont plus ou moins précises et dont les territoires étatiques ne sont qu’une des formes. Pour les sociologues et les politistes : un territoire est la construction sociale d’un espace dont le bornage par des frontières en fait le principe structurant d’une communauté politique et permet d’imposer l’autorité de l’État et son contrôle sur la population. Il est lié au contexte, à l’histoire et aux acteurs de sa construction. Max Weber associe étroitement l’État moderne rationnel-légal au critère de territorialité.
- contrat social > Contrat social
- Conçu en Occident aux xvie et xviie siècles, le contrat social désigne l’accord par lequel les êtres humains décident de quitter un état de nature supposé originel pour former une communauté politique. Le contractualisme marque une rupture avec la conception théologique du pouvoir et de sa légitimité en vigueur depuis le Haut Moyen Âge. C’est désormais le peuple – et non plus la volonté divine – qui devient la source du pouvoir civil, le pouvoir des gouvernants reposant sur le consentement des gouvernés (Grotius, Pufendorf, Locke, Rousseau, Hobbes). Au xviiie siècle, la thèse du contrat social nourrit les aspirations libérales et démocratiques à limiter le pouvoir au nom de la volonté générale. Au xxe siècle, elle inspire les réflexions de philosophes sur la justice (John Rawls) ou la démocratie délibérative.
- identité nationale > Identité
- Notion ambiguë, plurielle, subjective, souvent instrumentalisée ou manipulée. Aucune identité n’est prédestinée ni naturelle, mieux vaut donc parler de construction identitaire, ou de processus de construction de représentations élaborées par un individu ou un groupe. Ces représentations ne sont ni stables ni permanentes et définissent l’individu ou le groupe à la fois par lui-même, par rapport ou en opposition aux autres, et par les autres. Les individus et les groupes en usent selon leurs intérêts et les contraintes propres à la situation dans laquelle ils se trouvent ; il s’agit donc d’une construction dans l’interaction. Cette combinaison d’appartenances, d’allégeances et de reconnaissance interne et externe est un processus complexe, plus ou moins conscient et contradictoire, toujours dans la combinaison et la recomposition.
- ethniques > Ethnie
- L’ethnie est une catégorie descriptive apparue à la fin du xixe siècle, construite par les anthropologues et diffusée par les administrateurs coloniaux. Contrairement à la race, elle ne fait pas référence à des critères biologiques mais désigne un groupe d’individus ayant la même origine, la même tradition culturelle, et dont l’unité s’appuie sur la langue, l’histoire, le territoire, les croyances et la conscience d’appartenir au groupe ethnique. Prétendue naturelle, l’ethnie est pourtant un construit social, subi ou revendiqué, à la fois arbitraire et évolutif. Posée comme identité exclusive, elle devient un instrument de mobilisation politique d’autant plus puissant que l’État est en difficulté. L’ethnocentrisme consiste à ne lire le monde qu’à travers sa propre culture et à vouloir imposer cette interprétation.
- religieux > Religieux
- Il n’existe pas d’acception universelle de la notion de religion, pas plus qu’il n’existe de distinction claire entre religion et secte. De manière générale, une religion est un système de croyances impliquant une distinction entre le profane et le sacré, et se manifeste par un ensemble d’actes rituels permettant de matérialiser cette distinction. Est religieux celui qui pratique ou revendique une religion, mais également celui qui fait de la religion sa profession et y consacre sa vie.
- entrepreneurs identitaires > Entrepreneur politique
- Au sens de Max Weber, l’entrepreneur gère un groupe organisé disposant d’une direction administrative et poursuivant un but précis. L’entrepreneur identitaire ou religieux désigne ainsi tout agent mobilisant des symboles identitaires ou religieux au bénéfice de son capital politique, social, voire économique.
- régulation > Régulation
- Le terme régulation désigne l’ensemble des processus et des mécanismes qui permettent le fonctionnement normal et régulier d’un système. Appliquée à l’international, l’expression désigne l’ensemble des processus, des mécanismes et des institutions qui œuvrent à la correction des déséquilibres susceptibles de menacer l’ordre mondial ainsi qu’à la prévisibilité du comportement des acteurs, donc à la stabilité. Elle est étroitement liée aux notions de gouvernance et de biens publics mondiaux.
- transnationaux > Transnational
- Est transnationale toute relation qui, par destination ou par volonté délibérée, se construit dans l’espace mondial au-delà du cadre étatique national et qui se réalise en échappant, au moins partiellement, au contrôle ou à l’action médiatrice de l’État (Bertrand Badie, 1999). Le transnationalisme est une interprétation des relations internationales qui met l’accent sur le rôle des acteurs non étatiques et des flux traversant les frontières. Elle s’est développée à partir des années 1970 en réaction à la domination des analyses réalistes et néoréalistes autour d’auteurs comme Joseph Nye, Robert Keohane ou James Rosenau.
- multilatérales > Multilatéralisme
- Considérer le multilatéralisme comme une coopération internationale impliquant au moins trois États revient à le réduire à une simple technique alors que celui-ci se double d’une dimension qualitative et normative présente dès la Société des Nations. Selon Franck Petiteville, le multilatéralisme est ainsi une forme d’action collective internationale dont la finalité est de produire « de(s) normes et de(s) règles visant à établir un ordre international coopératif régissant les interdépendances internationales ». L’apparition de l’adjectif « multilatéral » à la fin de la décennie 1940 est concomitante de la prise de conscience de cette dimension.
- réfugiés > Réfugié
- Personne se trouvant à l’extérieur de son pays et à qui le pays dans lequel elle se trouve a reconnu le statut de réfugié tel que défini dans la Convention de Genève de 1951, qui accorde la protection et l’assistance du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à toute personne « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, et qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ». Ce terme ne doit pas être confondu avec celui de demandeur d’asile, correspondant aux personnes ayant fui leur pays et ayant déposé auprès des autorités du pays d’accueil ou du HCR une demande d’asile afin de bénéficier du statut de réfugié. Un réfugié a donc été demandeur d’asile mais tous les demandeurs d’asile ne voient pas leur demande acceptée (ces déboutés du droit d’asile doivent alors quitter le territoire).
- communauté internationale > Communauté
- Selon le sociologue allemand Ferdinand Tönnies (1855-1936), la communauté (Gemein-schaft) s’oppose à la société (Gesellschaft) et désigne toute forme d’organisation sociale dans laquelle les individus sont liés entre eux par une solidarité, naturelle ou spontanée, et animés par des objectifs communs. Selon l’usage courant, il s’agit de toute collectivité sociale à laquelle on prête une unité, quel que soit son mode d’intégration (communauté internationale, Communauté européenne ou andine ou encore croyants de telle ou telle religion). Le terme ambigu de communauté internationale désigne un ensemble vague d’acteurs politiques (États, organisations internationales, ONG, individus, etc.) fondé sur l’idée d’une humanité unie par des valeurs et des objectifs communs ou une allégeance à des institutions politiques centrales, ce qui est loin d’être le cas.
- droit international > Droit international
- Ensemble des règles juridiques régissant les relations entre États ou personnes privées dans un cadre international, le droit international comprend traditionnellement deux branches : le droit international public, relatif aux règles entre États et/ou organisations internationales, que ces règles soient explicitées dans des accords ou traités internationaux ou demeurent non écrites (droit coutumier) ; et le droit international privé, qui désigne les règles applicables aux relations entre personnes privées de nationalité différente et sert notamment à trancher les litiges en matière de conflits de juridiction. Cette distinction tend toutefois à s’estomper avec l’essor de droits plus transversaux, par exemple dans le domaine de l’environnement.
- Cour pénale internationale > Cour pénale internationale (CPI)
- Adopté le 17 juillet 1998, le Statut de Rome crée la CPI, compétente pour juger les crimes de guerre, contre l’humanité, de génocide et, depuis 2010, d’agression commis après l’entrée en vigueur du Statut le 1er juillet 2002. Elle peut être saisie par le Conseil de sécurité, le procureur ou un État partie, et fonctionne selon le principe de complémentarité (elle ne remplace pas les systèmes judiciaires nationaux et n’intervient qu’en cas d’incapacité ou d’absence de volonté de ces derniers). Contournée (par les États-Unis notamment), critiquée (pour son inefficacité, ou du fait de l’importance numérique des affaires africaines), la CPI a fait face à des notifications de retrait. Au printemps 2018, seul le Burundi en est sorti (le retrait des Philippines prendra effet en mars 2019).