Paix positives et durables
Affiche militante exposée dans les rues de New York, États-Unis, mai 2017
Crédit : Lucile Maertens
Affiche militante exposée dans les rues de New York, États-Unis, mai 2017.
Le repli identitaire et la montée des populismes à travers le monde ne s’étendent pas sans résistances. Une partie de la société civile (avec ou sans le soutien des autorités) se mobilise, de manière plus ou moins organisée, pour défendre une justice sociale à l’intersection de plusieurs grands enjeux sociétaux (égalité de genre, lutte contre les discriminations raciales, protection de l’environnement, etc.), dans la perspective d’une paix positive et durable.
Résumé
Historiquement, la paix a essentiellement été étudiée par le biais de ses traités. À partir des années 1950, les études de la paix (peace studies) réinterprétent la définition de la paix et de la violence : il ne s’agit plus de considérer la paix comme la simple absence de conflit mais de dénoncer les inégalités sociales et économiques qui mettent en péril une forme plus compréhensive de paix.
Historiquement, la paix a essentiellement été étudiée par le biais de ses traités : traités de Westphalie (1648) qui concluent la guerre de Trente Ans et établissent le système international fondé sur la coexistence des États souverains, traité de Vienne (1814) qui institue le concert des nations, traité de Versailles (1919) ratifié entre la France et l’Allemagne après la première guerre mondiale, etc. Ce n’est qu’au cours des années 1950 que se sont développées les études de la paix (peace studies). Elles ont réinterprété la définition de la paix et de la violence et ont inspiré une série d’outils d’intervention, toujours en application aujourd’hui.
Étudier la paix
Alors que Montesquieu fait état des mécanismes pacificateurs du commerce dans De l’esprit des lois (1748), Kant énonce, dans son Essai sur la paix perpétuelle (1795), différentes conditions nécessaires à la réalisation d’une paix perpétuelle entre républiques, fondée sur la raison universelle et l’ institutionnalisation des interactions entre États. Réinterprétées par la suite, notamment dans le cadre des théories sur la paix démocratique (paix libérale), ces considérations soulignent la longue histoire de la pensée philosophique et religieuse en matière de paix. Pourtant, c’est avant tout le conflit que la recherche scientifique a tenté d’expliquer.
Inspirés par une volonté normative de promouvoir la paix, les premiers travaux sur la paix entrepris aux États-Unis et en Europe pendant les années 1950 se sont, dans un premier temps, concentrés sur l’analyse systématique de la guerre. À la croisée de plusieurs disciplines, ils s’appuyaient sur une démarche scientifique positiviste dans le but notamment de légitimer leurs travaux discrédités auprès de l’école réaliste dominant les relations internationales et qui les associaient à l’idéalisme de l’entre-deux-guerres.
La création de l’ International Peace Research Institute of Olso (PRIO, 1959), du Journal of Peace Research (1964) et du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI, 1966) marque l’institutionnalisation de ce champ de recherche. Souvent lié, non sans controverses, aux mouvements pacifistes de non-violence, il s’est considérablement élargi depuis, tant sur le plan méthodologique que thématique, brouillant les frontières avec d’autres champs de recherche comme les études critiques de la sécurité. Les travaux de Johan Galtung et le développement des concepts de paix positive et de violence structurelle restent ses contributions les plus notables.
Paix positive et violence structurelle
Dans l’éditorial du premier numéro du Journal of Peace Research, Galtung présente le caractère binaire de la paix : paix négative, soit « l’absence de violence, l’absence de guerre », et paix positive, soit « l’intégration de la société humaine ». La définition de cette dernière évoluera en parallèle de la reconceptualisation de la violence. En réponse aux critiques marxistes exprimées pendant la guerre du Vietnam en faveur d’un champ d’étude plus radical et ancré, Galtung a reformulé les fondements de la recherche sur la paix en commençant par la violence (physique et psychologique). Il distingue la violence personnelle, intentionnelle ou non intentionnelle de la violence structurelle (ou indirecte), manifeste ou latente. Intrinsèquement liée à l’injustice sociale, la violence structurelle est « intégrée dans la structure et se manifeste sous la forme d’un pouvoir inégal et, par conséquent, d’une inégalité des chances dans la vie ». De là découle une nouvelle définition de la paix positive en tant que justice sociale. Dans une telle perspective, les politiques sociales d’éducation et de santé sont tout aussi, voire plus, importantes pour la réalisation de la paix que les politiques militaires.
Dépenses militaires et dépenses pour l’éducation, 2012-2016

Commentaire : Ce nuage de points met en regard les dépenses publiques pour l’éducation (en abscisses) avec celles pour le militaire (en ordonnées), les deux dépenses étant exprimées en part du PIB. Les données ne sont disponibles que pour une centaine d’États – ce qui exclut par exemple la Chine, le Nigeria ou l’Égypte – et l’on voit que, dans l’ensemble, les dépenses pour l’éducation représentent environ le double de celles pour l’armée. Certains pays dépensent plus pour le secteur militaire que pour le secteur éducatif (Azerbaïdjan, Pakistan, Russie, Jordanie, etc.) alors qu’à l’opposé, les pays scandinaves paient au moins cinq fois plus pour l’éducation que pour le militaire.
L’essentiel n’est donc plus de considérer la paix comme la simple absence de conflit, mais de dénoncer les inégalités sociales et économiques qui mettent en péril une forme plus compréhensive de paix et les discours sécuritaires qui désignent des boucs émissaires (migrants, chômeurs, minorités marginalisées, etc.) au détriment d’une réflexion sur les causes structurelles de la violence. L’idée d’interdépendance entre les différentes formes d’inégalités et dediscriminations, mise en évidence par le concept d’ intersectionnalité, complète cette réflexion en démontrant la pluralité des structures de domination et les effets combinés des inégalités de genre, de classe, de race et de celles relatives à l’âge, au handicap ou à l’orientation sexuelle.
Absence de corrélation systématique entre migrations, chômage et criminalités, 2017

Pérenniser la paix
En 1976, Galtung proposait trois méthodes pour maintenir la paix : l’approche dissociative (maintien de la paix ou peacekeeping), la méthode du règlement (pacification ou peacemaking) et l’approche associative (édification de la paix ou peacebuilding). Réappropriées par l’ ONU, ces notions sous-tendent encore les politiques d’intervention actuelles. La paix est souvent au cœur du discours interventionniste, notamment dans une perspective de paix démocratique. Partant du constat empirique que les États libéraux n’entrent pas en guerre entre eux, Michael Doyle énonce trois piliers – économique, institutionnel, idéologique – qui expliquent la paix entre démocraties libérales. Critiquées depuis, les théories de la paix libérale restent des instruments clés dans la justification de certaines interventions internationales.
Si les débats persistent sur la définition de la paix, les interdépendances entre sécurité, droits humains, développement économique et justice sociale sont établies. Alors que les négociations de paix persistent à exclure un grand nombre de parties prenantes, en premier lieu les femmes, une approche inclusive de la paix semble donc plus cohérente avec l’objectif de pérennisation de la paix définie à l’ ONU en marge de son Agenda 2030 du développement durable.
Participation des femmes aux négociations d’accords de paix, 1992-2011

Commentaire : ONU Femmes a publié un rapport en 2012 (Women’s Participation in Peace Negotiations : Connections between Presence and Influence) qui utilise un échantillon de 31 négociations de paix pour évaluer la part des femmes qui participent à ces processus. Cette place est très faible jusqu’à la fin des années 2000 (autour de 10 % parmi les négociatrices, signataires et témoins) et nulle avant 2008 parmi les médiatrices en chef. Les cas de négociations retenus pour la fin de la période (2008-2011) montrent une amélioration : la part des femmes variant de 20 à 30 % selon les cas et selon les fonctions.
- Westphalie
- Signés en 1648 par les pays d’Europe (sauf l’Angleterre et la Russie), les traités de Westphalie mettent fin à la guerre de Trente Ans (Suède, France, Espagne et Saint-Empire romain germanique). Outre un remodelage territorial de l’Europe centrale, ils consacrent l’adoption de nouveaux principes politiques : 1/ sécularisation progressive de la politique, 2/ effondrement de la politique hégémonique, impériale et catholique des Habsbourg, à laquelle succède une conception d’équilibre européen politique et religieux qui doit assurer la paix, 3/ renforcement de l’identité et de l’indépendance des États dotés de frontières précises, reconnues par les autres, et à l’intérieur desquelles le prince ou le monarque exerce sa souveraineté, 4/ mise en place d’armées permanentes. En référence à ces traités, on parle d’un « ordre » ou d’un « modèle » westphalien.
- États > État
- L’État est un système politique centralisé (différent du système féodal), différencié (de la société civile, espace public/privé), institutionnalisé (dépersonnalisation de l’institution), territorialisé (un territoire dont les frontières marquent de manière absolue les limites de sa compétence), qui prétend à la souveraineté (détention du pouvoir ultime) et se doit d’assurer la sécurité de sa population. En droit international public, l’État se définit par une population qui vit sur un territoire borné par des frontières sous l’autorité d’un pouvoir politique (État national territorial).
- nations > Nation
- Communauté politique fondée sur la conscience de caractéristiques partagées et/ou d’une volonté de vivre ensemble. On oppose habituellement une conception politique et une conception culturelle de la nation, qui, dans la pratique, s’influencent mutuellement et tendent à se rapprocher. Dans la conception politique, la nation est inventée et produite par un État, le territoire précède la nation et en dessine les contours (conception dite française, fondée sur le creuset républicain et le droit du sol). Dans l’acceptation culturelle de la nation, une culture communément partagée produit la nation. Le projet national consiste à rassembler cette population sur un même territoire (conception culturelle ou romantique ou « allemande » de la nation, fondée sur le droit du sang). Cette conception est en soi porteuse de conflits et peut conduire à l’épuration ethnique ou au génocide (Allemagne nazie, Grande Serbie, etc.).
- institutionnalisation > Institutionnalisation
- L’institutionnalisation désigne le processus qui tend à organiser le fonctionnement de la société de façon pérenne. Il inclut la création et la mise en œuvre de systèmes de règles, de normes, de routines, de rôles et de croyances partagées par un groupe social. Ce processus concrétise des valeurs générales sous la forme d’institutions durables, généralement formelles et codifiées (le droit, les tribunaux, le parlement, la monnaie, l’Église, le mariage, etc.). Le terme est également utilisé pour désigner la création d’organisations en charge de l’application d’une décision politique. À l’inverse, la pérennité de pratiques instituées peut être remise en cause par un processus de désinstitutionnalisation, par lequel le système codifié est transformé, remplacé ou abandonné.
- réaliste > Réalisme
- Approche théorique des relations internationales supposant que celles-ci sont construites sur une dichotomie entre l’interne et l’externe, le réalisme en déduit quelques postulats de base, parmi lesquels la centralité de l’État et sa quête de puissance, en vue d’assurer sa survie dans un environnement international nécessairement belligène puisque dépourvu de toute autorité supra-étatique.
- sécurité > Sécurité
- Ensemble de représentations et de stratégies qu’un acteur individuel ou collectif tend à élaborer pour réduire les menaces auxquelles il se sent confronté. Dans le domaine international, la sécurité peut prendre la forme : 1) d’un équilibre instable et précaire entre sécurités nationales, gagé sur la puissance des États ; 2) d’un aménagement concerté de cet équilibre (sécurité internationale) ; 3) de la mise en place d’un régime de sécurité qui s’impose à l’ensemble des États qui sont parties prenantes (sécurité collective). Au-delà de la menace tangible, les discours sécuritaires tendent à représenter des objets ou des groupes de personnes comme des dangers pour la sécurité des États, notamment afin de justifier des politiques sécuritaires (état d’urgence, actions militaires, fermeture des frontières, etc.).
- paix > Paix
- La définition de la paix fait l’objet de nombreux débats. Une définition restrictive de la paix l’entend comme l’absence de conflit (paix négative). Les peace studies ont réinterprété cette définition en intégrant les conditions de réalisation de la paix : la paix positive correspond à l’intégration au sein de la société humaine. Associée au concept de violence structurelle, la paix positive est alors entendue plus largement comme la justice sociale. Parmi les différentes théories de la paix, la paix démocratique ou paix libérale affirme, non sans critique, que les démocraties libérales n’entrent pas en guerre entre elles et ne combattent que des États non libéraux (cette approche nuance le postulat de Kant, Vers la paix perpétuelle, 1795).
- violence structurelle > Violence structurelle
- Définie par Johan Galtung, la violence structurelle est une forme de violence « intégrée dans la structure et [qui] se manifeste sous la forme d’un pouvoir inégal et, par conséquent, d’une inégalité des chances dans la vie ». Intrinsèquement liée à l’injustice sociale, elle se distingue de la violence personnelle (physique et psychologique), intentionnelle ou non intentionnelle, par son caractère indirect. Manifeste ou latente, la violence structurelle englobe l’ensemble des mécanismes et institutions qui répriment le développement humain, y compris les inégalités économiques et la distribution inégale du pouvoir politique.
- inégalité > Inégalité
- Répartition inégale des biens, matériels et/ou immatériels, considérés comme nécessaires ou désirables. Outre les inégalités de revenus (internes, internationales et mondiales), les inégalités, cumulatives, se mesurent également en matière d’accès aux services publics (accès à la santé, à l’éducation, à l’emploi, à un logement, à la justice, à une sécurité effective, etc.), à la propriété et plus largement aux ressources naturelles, ainsi qu’en matière d’expression politique ou de capacité de réaction face au risque écologique. Lorsque ces inégalités se fondent sur des critères prohibés par la loi, elles constituent des discriminations.
- migrants > Migrant
- Déplacement d’individus quittant durablement leur pays (émigration) pour se rendre dans un autre pays (immigration), de façon volontaire ou forcée (guerre, pauvreté, chômage, atteinte aux droits humains, conditions climatiques, etc.), et souvent en séjournant de façon plus ou moins temporaire dans différents pays dits de transit. Inhérents à l’histoire de l’humanité, les processus migratoires suscitent la mise en place de différents dispositifs de politiques publiques liés au contexte politique, économique et culturel ainsi qu’à la conception de la nationalité. Les États d’accueil s’efforcent d’organiser, parfois d’attirer (besoin de main-d’œuvre, exploitation de certains territoires, naturalisations, etc.), et plus souvent de restreindre l’immigration (contrôle aux frontières, quotas, titres de séjour, etc.). Les États de départ tentent, dans la plupart des cas, de maintenir des relations avec les nationaux et communautés diasporiques installées à l’étranger.
- minorités > Minorité
- Tout groupe social qui, dans une société donnée, se trouve en situation d’infériorité par rapport à un groupe dominant. Cette situation s’exprime de façon quantitative, mais se définit aussi par référence à des données qualitatives de nature culturelle (minorités linguistiques, religieuses, ethniques, nationales, voire sociales). L’appartenance à une minorité peut faire l’objet d’une auto-identification, d’une assignation identitaire, de différents types de discriminations. Elle peut déboucher sur des politiques d’ingénierie sociale, de discrimination positive ou négative, ou encore des demandes de protection et de reconnaissance.
- intersectionnalité > Intersectionnalité
- L’intersectionnalité rend compte de la pluralité des structures de domination et des effets cumulés de la combinaison des inégalités de genre, de classe, de race mais aussi relatives à l’âge, au handicap ou à l’orientation sexuelle. Entrepris durant les années 1990 pour analyser les discriminations à l’égard des femmes noires aux États-Unis, les travaux sur l’intersectionnalité ont démontré les effets pluriels de la combinaison des rapports sociaux, ne se limitant pas, en dernière instance, aux seuls rapports économiques. Par extension, une approche intersectionnelle prend en considération l’intrication et l’articulation de ces inégalités dans les stratégies de résistance et de mobilisation.
- genre > Genre
- Construction historique, sociale, culturelle et psychologique d’une bicatégorisation entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et les représentations qui leur sont associées (masculin/féminin). Issue des travaux féministes des années 1970, la notion de genre se déploie aux États-Unis au cours des années 1980, puis en Europe à partir des années 1990, avant de se rapprocher de la littérature sur les minorités sexuelles. Elle appréhende les relations entre les sexes comme un rapport de pouvoir (historiquement construit autour de l’infériorisation matérielle et symbolique des femmes par rapport aux hommes) qui ne peut être isolé des autres rapports de pouvoir que sont la classe sociale, la race, l’âge ou le handicap.
- race > Race
- Groupe biologique du règne animal homogène et se distinguant des autres par des caractères physiques héréditaires. Si les travaux scientifiques n’ont cessé de démontrer l’unicité de la race humaine, plusieurs doctrines politiques ont toutefois appliqué cette notion aux populations humaines depuis le xixe siècle, en dépit de la reconnaissance des droits fondamentaux de la personne humaine et de condamnations judiciaires dans de nombreux États ainsi qu’à l’échelle internationale (Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948). Dans un sens très différent – mais qui n’empêche pas toutefois certaines confusions –, la notion de race est aujourd’hui utilisée dans les statistiques officielles, le droit positif et certains travaux de sciences sociales, principalement aux États-Unis et au Canada, pour décrire et analyser les principes d’organisation sociale et les valeurs des différentes communautés ethniques.
- maintien de la paix > Maintien de la paix
- L’ONU définit le maintien de la paix comme « une technique conçue pour préserver la paix, aussi fragile soit-elle, une fois que les combats ont cessé et pour appuyer la mise en œuvre des accords facilités par ceux qui sont chargés du rétablissement de la paix » (Doctrine Capstone, 2008). Il se différencie du rétablissement de la paix qui concerne les conflits en cours, et de l’imposition de la paix qui comprend l’application de mesures coercitives dont l’usage de la force. La notion de consolidation de la paix renvoie à la fois au processus complexe de création des conditions d’une paix pérenne et aux mesures ciblées pour réduire le risque de reprise du conflit et jeter les bases d’un développement durable. Ces principes orientent, non sans susciter des critiques, la conduite des missions de paix.
- démocraties > Démocratie
- Régime politique fondé sur la souveraineté populaire, où la légitimité du pouvoir découle de son acceptation par le peuple. Inspirée du modèle mis en place dans la Grèce antique et du libéralisme promouvant les libertés individuelles, la démocratie est aujourd’hui avant tout représentative et fondée sur un principe d’égalité des citoyens (élections au suffrage universel). Elle est indissociable du respect des droits humains fondamentaux, dont les libertés d’expression, d’association, d’informer, etc. Alors qu’elle s’est progressivement universalisée et tend à devenir la norme, elle ne renvoie pas à un modèle unique car elle dépend toujours du contexte social et culturel de sa mise en place, variable d’un endroit à l’autre et selon les époques.
- droits humains > Droits de l’homme
- Corps de droits et devoirs fondamentaux inaliénables, imprescriptibles et universels, attachés à la personne humaine. Circonscrits aux seuls « droits naturels » (libertés fondamentales considérées comme consubstantielles à la nature humaine) aux xviie et xviiie siècles, les droits humains sont élargis pour inclure les droits civils, politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux aux fondements de la liberté et de la dignité humaines. Les droits humains ont été constitutionnalisés dans la plupart des régimes démocratiques. Ils font également l’objet de nombreux textes de protection à l’échelle régionale et internationale.
- négociations > Négociation
- Pratique destinée à obtenir un accord entre des acteurs publics ou privés pour satisfaire les intérêts matériels et symboliques des participants par des concessions mutuelles. Les négociations internationales constituent l’une des modalités de résolution pacifique des différends et peuvent se dérouler bilatéralement (entre deux acteurs) ou multilatéralement (trois acteurs ou plus). Elles débouchent souvent sur un document officiel (déclaration commune, accord de paix, traité commercial, convention internationale). Les négociations collectives désignent les négociations se déroulant au sein d’une entreprise entre l’employeur et les représentants du personnel (appartenant généralement aux organisations syndicales) concernant l’application du droit du travail.
- Agenda 2030
- L’Agenda 2030 pour le développement durable est un plan d’action adopté dans le cadre de l’ONU en septembre 2015 ayant pour but d’éradiquer la pauvreté et de protéger la planète à l’horizon 2030. Il comprend 17 objectifs de développement durable (ODD) communs à tous les États et visant cinq domaines : peuples, planète, prospérité, paix et partenariats. Sur base volontaire, chaque État rend compte annuellement des progrès accomplis. L’agenda 2030 a succédé aux huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) (2005-2015).
- développement durable > Développement durable
- Le développement durable est une forme de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à satisfaire leurs propres besoins. Notion définie dans le rapport Brundtland (ONU), Notre avenir à tous, elle marque la reconnaissance de la compatibilité entre économie de marché et protection de l’environnement et est, à ce titre, critiquée par certains. S’appuyant sur trois piliers (économique, social et environnemental), le développement durable aspire à atteindre simultanément la croissance économique, une plus grande équité sociale pour limiter les inégalités mondiales et le respect des équilibres écologiques.