De l’international au mondial Préface de Bertrand Badie
Marche des femmes, 21 janvier 2017, Saint Paul, Minnesota
Crédit : Ken Wolter / Shutterstock
Marche des femmes, à laquelle 100 000 personnes ont participé. Il s’agit d’une des 400 marches qui se sont déroulées aux Etats-Unis (soutenues par des marches dans 25 pays) au lendemain de l’investiture de Donald Trump, visant à défendre les droits de la personne, notamment des femmes, des migrants et des LGTB, mais aussi le doit à la santé, à l’égalité raciale et la liberté religieuse. Comme d’autres grandes mobilisations à la fois locales, nationales et mondiales elle témoigne de l’irruption dans l’espace mondial d’acteurs multiples, des sociétés civiles organisées aux individus, plus ou moins durablement réunis autour de contestation ou de causes à défendre.
Le grand débat sur le territoire, sur ce qu’il était hier et qu’il n’est plus vraiment aujourd’hui, est en partie clos. À mesure qu’elle se banalise, la mondialisation accrédite l’idée que la distance n’est plus un obstacle, que les frontières n’arrêtent plus grand-chose et que l’inter- dépendance vient vider la juxtaposition des États d’une part essentielle de sa signification. Aussi le monde est-il de moins en moins westphalien et ne ressemble plus à cette marqueterie d’antan : la souveraineté perd une part de sa ressource territoriale, tandis que l’intérêt national se recompose dans des logiques complexes de transaction et de cogestion – timide et sélective – des biens communs de l’humanité.
En même temps, force est d’admettre que l’on meurt encore pour des territoires, non plus tellement pour les conquérir ou les agrandir, mais pour matérialiser cette part essentielle de l’ identité dont ils sont pourvoyeurs. Si le territoire a perdu sa valeur matérielle, du moins en partie, il conserve sa signification symbolique et sa forme expressive. La contradiction n’est qu’apparente : le territoire n’a plus sa portée instrumentale d’antan, mais garde intacte sa vertu énonciatrice. Aussi la « fin des territoires » ne saurait-elle se confondre avec l’abandon de toute référence à l’espace. Celui-ci reste plus que jamais au centre même des sciences sociales : l’action demeure liée à l’ espace, mais l’espace est de moins en moins matériel, figé, borné.
Cette « libération » de l’espace se vérifie sur bien des plans qui font le monde d’aujourd’hui, comme le décrit parfaitement cet atlas. L’action individuelle et l’action sociale s’inscrivent et s’analysent désormais à des niveaux multiples : elles s’élaborent en référence à un espace national de moins en moins prioritaire, alors que le local, le régional supranational et, de plus en plus, le « transrégional » acquièrent une importance sans cesse réévaluée. L’identité elle-même se distingue toujours plus du cadre national, renvoyant à des niveaux de spatialisation multiples qui s’éloignent davantage du format territorial. Dès que se distend le lien avec la nation construite, le territoire s’adapte de moins en moins bien aux projets identitaires. Plus encore, de tels projets deviennent destructeurs de territorialité puisqu’ils contestent la légitimité des formes construites et qu’ils ne parviennent plus à leur en opposer d’autres, sauf peut-être à coup d’épurations ethniques ou, comble de l’horreur, de génocides.
Tirés par les diasporas et les réseaux migratoires, dilatés par les progrès de la communication, assouplis par la mobilité des enjeux, les espaces d’identification viennent désormais s’entrecouper et se chevaucher. Ils paraissent multiples et fragmentés, là où ils sont en réalité tentaculaires et réticulaires. Les enfermer derrière des murs, des barrières et des gardes-barrières revient à céder à l’artifice et conduit à mobiliser la coercition : acte contre la nature même de la mondialisation, il omet de concevoir que réseaux, mobilités, déplacements de populations sont tout simplement l’avenir du monde.
La formidable ascension du concept de réseau en témoigne : la relation sociale (et donc politique ou économique) gagne en efficacité à mesure qu’elle est informelle, peu visible, méta-institutionnelle. Elle s’inscrit donc en négatif de la géométrie territoriale, se joue des distances, des frontières et des fermetures. Elle réinterprète les solidarités, devient le vecteur des nouvelles violences et des nouvelles identités : pour certains, elle crée l’ennemi invisible, pour d’autres, elle garantit des régulations incroyablement sophistiquées. Nouveau nerf des échanges, elle dévitalise en même temps les logiques classiques de confrontation.
La décomposition des carcans territoriaux n’abolit pas les inégalités : elle leur donne au contraire une plus grande visibilité. Là où la grammaire stato-nationale imposait les bornages politiques, les processus modernes (ou postmodernes) de spatialisation livrent, sans l’aménager, la vérité des disparités. Selon la formule de Scalapino qui en faisait la remarque pour l’Asie, les « territoires économiquement naturels » l’emportent désormais en pertinence sur les territoires politiques : triangle de croissance, zone économique spéciale, densification remarquable des flux et des échanges d’un côté et de l’autre du détroit de Formose font plus pour la compréhension de l’Asie orientale que la vieille géopolitique.
Juste retour des choses : tout le monde tend désormais à être dans l’espace de tout le monde. Parce que les nouvelles technologies de communication le permettent, parce que les intérêts sont de plus en plus interdépendants et désectorisés, parce que l’espace se réfère à des flux et à des relations, et non plus à des communautés closes. La logique d’établissement laisse la place à celle de la transaction : aussi l’espace désigne-t-il la dimension d’un échange, mais il n’indique certainement plus celle d’un campement. Redoutable changement qui reconstruit totalement l’idée de sécurité et, plus en amont encore, celle de conflit. La sécurité de chacun ne se confond plus totalement avec celle de son territoire, dans lequel on pouvait vivre comme dans une confortable bastille, dotée d’efficaces remparts. Elle se joue maintenant à distance, en fonction de spatialisations multiples. Point de sécurité chez moi sans sécurité chez l’autre, point de stabilité politique chez moi sans la sécurité sanitaire ou alimentaire chez les autres.
Dans cet ordre nouveau, la sécurité nationale perd sa pertinence au profit d’une sécurité collective, bien vite devenue globale. Elle s’efface devant l’idée d’ intégration : que celle-ci soit trop faible, et elle suscite tensions et violences qui ne correspondent plus aux violences politiques frontales que décrivaient Hobbes, Clausewitz, Weber et Morgenthau. Ces nouvelles violences sociales internationales évoquent plutôt Durkheim et Merton, des logiques d’anomie ou de déviance, une conflictualité nouvelle dont les cartes ne ressemblent plus à celles d’autrefois, mais épousent les contours de la frustration, de l’exclusion et de l’humiliation.
En même temps, ces conflits appartiennent à tous : ils sont intimement liés à l’invasion de l’arène internationale par des acteurs multiples qui ne respectent plus le monopole que s’était autrefois construit l’État. Chacun d’entre eux doit alors contribuer à la réussite de l’intégration sociale internationale, comme le suggère imparfaitement l’idée de gouvernance globale. Cependant, dans ce monde plus durkheimien que wébérien, où la solidarité se révèle plus fonctionnelle que l’attitude de cavalier seul, où la relation sociale est plus structurante que l’acte unilatéral, le multilatéralisme devient une nouvelle utilité, une façon renouvelée de penser le monde. En concluant cet atlas sur ce thème, ses auteurs nous amènent sagement vers une tout autre représentation de l’espace, dans laquelle les sociétés ouvertes et inclusives l’emportent sur les logiques de fermeture et d’exclusion et où l’élaboration collective se substitue à l’acte unilatéral. Un monde probablement fait de contestation au lieu d’être cimenté par le pouvoir.
L’idée d’espace mondial tend ainsi peu à peu à se conceptualiser. Elle s’oppose à celle de système international en récusant l’hypothèse de la simple juxtaposition d’ États-nations, en refusant de faire de ceux-ci une donnée universelle et permanente ou un point fixe de l’histoire, en réintroduisant les sociétés dans le jeu mondial, en nuançant leur stricte obédience à la logique des frontières, en pariant sur l’importance de la mobilité et des flux transnationaux. Surtout, postuler un espace mondial revient à mettre en évidence la substitution progressive de la propriété d’ interdépendance à celle de souveraineté.
Dans un monde où chacun dépend de chaque autre et où tout le monde voit tout le monde, le jeu compétitif n’est plus à lui seul explicatif. Surtout, il fait l’impasse sur la principale des pathologies dont souffre aujourd’hui l’ordre mondial : le défaut d’intégration sociale internationale devient non seulement source de violences nouvelles, mais aussi de frustrations, d’humiliations suscitant toute sorte de déstabilisation, comme d’incapacités dans l’accomplissement de fonctions jusque-là classiquement dévolues aux États en matière de promotion de biens publics. Espace tendant vers l’intégration, l’espace mondial devient le dépositaire des biens publics mondiaux.
Hypothétique et nécessairement inachevé dans son organisation, l’espace mondial contient, dans le concret, un système interétatique évidemment vivace, résistant, doté de normes et d’ institutions, mais ayant définitivement perdu le monopole de tout ce que l’analyse classique rangeait jadis dans la catégorie d’« extérieur ». Il compte également en son sein un système complexe de références identitaires qui n’épouse ni les contours des États ni le mode intégrateur de l’espace mondial. Cette combinaison de tensions entre systèmes qui s’excluent intellectuellement tout en étant condamnés à coexister explique l’instabilité de notre ordre mondial.
Instabilité, incertitude, tractations, voire bricolages continus, font ainsi l’ordinaire d’un système international que l’on ne parvient plus même à nommer, à qualifier, ni à prendre à la lettre. Il est sorti de la bipolarité qui était sa dernière niche, et on lui substitue maintenant le concept d’espace mondial, en même temps plus inclusif, en termes d’acteurs et d’enjeux, et moins prisonnier de l’événement ou de la séquence d’événements. D’internationales, les relations dans l’espace mondial se font de plus en plus intersociales : la diplomatie – qui se veut art de gérer les séparations (Paul Sharp) – n’est plus l’apanage des seuls États et de leurs chancelleries mais concerne désormais aussi les sociétés. La diplomatie intersociale se voit ainsi dotée d’enjeux (la séparation, les inégalités et les clivages entre sociétés), d’acteurs (les États qui s’en saisissent et les acteurs non étatiques qui s’en trouvent réévalués) et de lieux (forums sociaux, mobilisations, voire nouvelles conflictualités mondiales). Le parasitage et l’instrumentalisation réciproques de ces deux diplomaties restructurent de manière permanente l’espace mondial jusqu’à lui donner une véritable épaisseur sédimentaire qui rompt avec les théories strictement horizontales inspirées du réalisme.
Autant dire qu’en faisant une large place à toutes ces questions, cet atlas s’inscrit dans un renouvellement profond des analyses internationales et exprime parfaitement ce qui pourrait distinguer une approche française des relations internationales. Sociologique plus qu’étroitement politique, ouverte à la multiplicité des acteurs, aux formes sociales de violence et de conflits, privilégiant les solidarités et les intégrations, aux dépens de la guerre classique et d’un power politics désormais mal en point, cette approche se retrouve pleinement dans une vision de l’espace qui n’est plus celle de la géopolitique classique ni de l’orthodoxie territoriale.
Il est clair que ce contexte nouveau commande une mutation intellectuelle, scientifique et pédagogique profonde. Intellectuellement, il faut apprendre à penser le monde dans sa mobilité, dans son interdépendance et dans son intégration, ce qui est peut-être contraire à l’identité même d’une classe politique nourrie de délibération nationale et de sensibilité à l’égard des intérêts immédiats. Scientifiquement, il faut non seulement savoir représenter cette fluidité mais aussi la conceptualiser, sortir des figures classiques de l’ennemi, de la frontière et des identités exclusives ; il faut savoir regarder le social au-delà du politique ; il faut avoir le courage, si rare, de rediscuter des bornes disciplinaires et de leurs douaniers. Pédagogiquement, il convient de proposer une nouvelle offre, dépassant bien sûr la géopolitique d’autrefois ou ce qu’il en reste, mais s’efforçant aussi d’aller au-delà des relations internationales de naguère, donc de ne pas se limiter aux seules relations entre États-nations, de montrer les sociétés, les acteurs sociaux, les enjeux sociaux et les simples individus participant pleinement et quotidiennement, directement ou indirectement, consciemment ou inconsciemment, à l’espace mondial. Ce sont les espoirs et les incertitudes de demain qui se trouvent ainsi éclairés.
L’histoire n’est pas pour autant linéaire : elle nous réserve des surprises et elle nous a toujours appris la force des conservatismes, particulièrement redoutables lorsqu’ils savent s’allier à la peur. Au titre des surprises, on perçoit de plus en plus comment l’effacement des vieux codes territoriaux conduit à une remise à plat grandissante des découpages spatiaux que le système westphalien semblait avoir figés. Si celui-ci avait sacralisé les spatialisations nationales, ses faiblesses d’aujourd’hui rendent soudain discutables des contours nationaux que l’on croyait éternels. En Écosse ou au Québec, en Catalogne ou en Belgique, dans les fiefs westphaliens donc, naissent de nouvelles prétentions nationales, ce qui eût été tabou en d’autres temps. La nation absolue d’hier cède devant un mouvement nouveau qui invente la nation de conjoncture ou de crise : les divorces sacrilèges d’hier laissent la place à la désunion que certains voudraient libre. Et au nom de quoi, après tout, Isabelle la Catholique et Ferdinand d’Aragon ne reprendraient-ils pas leur liberté après un demi-millénaire de quasi-fidélité ? Le choc des croyances est ici fort et fera l’actualité : c’est aussi cela la mondialisation.
Du côté des conservatismes, on ne saurait négliger un néonationalisme qui se développe un peu partout dans le monde, au Nord comme au Sud, à l’Est comme à l’Ouest, qui marque une volonté politique de renforcer, comme à contresens, les principes anciens de territorialité et de souveraineté. Au nom de la peur suscitée par la mondialisation et ses conséquences, en tout premier lieu les migrations, la réactivation des vieux schémas nationaux ne se fait plus, cette fois, autour de la conquête de nouveaux droits, mais à travers l’exclusion et l’enfermement, emblématisés dans la relance de l’ethnicisme et matérialisés dans la célébration des murs.
Comme dans un mouvement systolique, la mondialisation porte ainsi ses changements et ses craintes, ses projections et ses réactions. Passager ou durable, cet aspect reste aujourd’hui central.
Bertrand Badie
Professeur des Universités à Sciences Po
- frontières > Frontière
- Ligne au-delà de laquelle cesse la souveraineté étatique. Elle se distingue des marges floues ou limites des empires. N’ayant rien de naturel, ces constructions historiques lentes, plus ou moins endogènes, et plus ou moins objet de contestations et de violence, sont profondément modifiées par les processus de mondialisation contemporains. Les intégrations régionales les transforment, les atténuent, voire les suppriment et les repoussent ; les acteurs transnationaux les traversent ou les contournent en même temps qu’elles se sont fermées aux migrations et que de nouvelles frontières (sociales, culturelles) sont érigées.
- États > État
- L’État est un système politique centralisé (différent du système féodal), différencié (de la société civile, espace public/privé), institutionnalisé (dépersonnalisation de l’institution), territorialisé (un territoire dont les frontières marquent de manière absolue les limites de sa compétence), qui prétend à la souveraineté (détention du pouvoir ultime) et se doit d’assurer la sécurité de sa population. En droit international public, l’État se définit par une population qui vit sur un territoire borné par des frontières sous l’autorité d’un pouvoir politique (État national territorial).
- westphalien > Westphalie
- Signés en 1648 par les pays d’Europe (sauf l’Angleterre et la Russie), les traités de Westphalie mettent fin à la guerre de Trente Ans (Suède, France, Espagne et Saint-Empire romain germanique). Outre un remodelage territorial de l’Europe centrale, ils consacrent l’adoption de nouveaux principes politiques : 1/ sécularisation progressive de la politique, 2/ effondrement de la politique hégémonique, impériale et catholique des Habsbourg, à laquelle succède une conception d’équilibre européen politique et religieux qui doit assurer la paix, 3/ renforcement de l’identité et de l’indépendance des États dotés de frontières précises, reconnues par les autres, et à l’intérieur desquelles le prince ou le monarque exerce sa souveraineté, 4/ mise en place d’armées permanentes. En référence à ces traités, on parle d’un « ordre » ou d’un « modèle » westphalien.
- biens communs de l’humanité > Biens communs
- Biens considérés comme la propriété commune de l’humanité et dont chacun est responsable pour la survie de tous. Cette notion s’inscrit dans une double tradition philosophique : la conception antique de la communauté, reprise par l’Église catholique, et la conception libérale et utilitaire de la responsabilité individuelle. Elle permet de définir l’intérêt général au sein des sociétés comme la protection des biens communs. À l’échelle mondiale (global commons), la notion invite à la gestion indivisible d’un patrimoine commun de l’humanité, matériel (santé, environnement) et immatériel (paix, droits de l’homme, valeurs transculturelles). Certains biens sont ainsi placés hors de la juridiction des États (haute mer, espace atmosphérique) ou mis hors de cette juridiction (Antarctique).
- identité > Identité
- Notion ambiguë, plurielle, subjective, souvent instrumentalisée ou manipulée. Aucune identité n’est prédestinée ni naturelle, mieux vaut donc parler de construction identitaire, ou de processus de construction de représentations élaborées par un individu ou un groupe. Ces représentations ne sont ni stables ni permanentes et définissent l’individu ou le groupe à la fois par lui-même, par rapport ou en opposition aux autres, et par les autres. Les individus et les groupes en usent selon leurs intérêts et les contraintes propres à la situation dans laquelle ils se trouvent ; il s’agit donc d’une construction dans l’interaction. Cette combinaison d’appartenances, d’allégeances et de reconnaissance interne et externe est un processus complexe, plus ou moins conscient et contradictoire, toujours dans la combinaison et la recomposition.
- espace > Espace
- Terme aux sens et usages multiples, catégorie bien moins abordée par les philosophes que celle du temps et qui a longtemps constitué une difficulté théorique (non consensuelle) pour les géographes dont ce devrait être l’objet central. Contrairement aux représentations courantes d’une étendue naturelle que rempliraient les sociétés, l’espace est un produit social sans cesse reconstruit par les interactions sociales. Il constitue l’une des dimensions de la vie sociale, à la fois matérielle et culturelle. Parler d’espace social n’augure pas de sa forme, territoriale, réticulaire, ou les deux à la fois.
- nation > Nation
- Communauté politique fondée sur la conscience de caractéristiques partagées et/ou d’une volonté de vivre ensemble. On oppose habituellement une conception politique et une conception culturelle de la nation, qui, dans la pratique, s’influencent mutuellement et tendent à se rapprocher. Dans la conception politique, la nation est inventée et produite par un État, le territoire précède la nation et en dessine les contours (conception dite française, fondée sur le creuset républicain et le droit du sol). Dans l’acceptation culturelle de la nation, une culture communément partagée produit la nation. Le projet national consiste à rassembler cette population sur un même territoire (conception culturelle ou romantique ou « allemande » de la nation, fondée sur le droit du sang). Cette conception est en soi porteuse de conflits et peut conduire à l’épuration ethnique ou au génocide (Allemagne nazie, Grande Serbie, etc.).
- ethniques > Ethnie
- L’ethnie est une catégorie descriptive apparue à la fin du xixe siècle, construite par les anthropologues et diffusée par les administrateurs coloniaux. Contrairement à la race, elle ne fait pas référence à des critères biologiques mais désigne un groupe d’individus ayant la même origine, la même tradition culturelle, et dont l’unité s’appuie sur la langue, l’histoire, le territoire, les croyances et la conscience d’appartenir au groupe ethnique. Prétendue naturelle, l’ethnie est pourtant un construit social, subi ou revendiqué, à la fois arbitraire et évolutif. Posée comme identité exclusive, elle devient un instrument de mobilisation politique d’autant plus puissant que l’État est en difficulté. L’ethnocentrisme consiste à ne lire le monde qu’à travers sa propre culture et à vouloir imposer cette interprétation.
- génocides > Génocide
- Crime visé par la convention internationale du 9 décembre 1948. Sa définition pointe des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, sous forme soit : a) de meurtre de membres du groupe ; b) d’atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; c) de soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; d) de mesures cherchant à entraver les naissances au sein du groupe ; e) de transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe.
- diasporas > Diaspora
- Ensemble de communautés dispersées, souvent sur de très grandes distances, qui restent liées par des échanges économiques, financiers et culturels et se réfèrent à un territoire et une culture d’origine. L’accélération des processus de mondialisation et l’augmentation du nombre des migrants ont stimulé les diasporas anciennes (juive, grecque, arménienne, chinoise, indienne) et en ont créé de nouvelles (pays du Sud). La capacité à préserver les références culturelles d’origine au-delà des générations et indépendamment de la distance est fonction de la densité des réseaux transnationaux qu’elles construisent. Par extension le terme est utilisé par les gouvernements du Sud pour désigner leurs travailleurs migrants au Nord, dont les remises contribuent au PIB.
- réseaux > Réseau
- La géographie classique a toujours survalorisé les surfaces, les territoires, les pays et les terroirs, mais l’analyse des réseaux est maintenant placée au cœur de sa démarche. Ils sont définis comme un espace où la distance est discontinue, et composés de nœuds reliés par des lignes. Ils sont soit matériels (réseaux de transport de personnes, de biens ou d’énergie, câbles informatiques et autoroutes de l’information), soit immatériels. Partiellement dématérialisés (internet par exemple), ils sont le fait aussi bien d’individus que d’organisations. Les philosophes (Gilles Deleuze et Félix Guattari), les sociologues (Manuel Castells), les politistes (James Rosenau) et les économistes utilisent ce concept pour analyser les logiques réticulaires de fonctionnement des individus.
- mondialisation > Mondialisation
- Le terme mondialisation renvoie à un ensemble de processus multidimensionnels (économiques, culturels, politiques, financiers, sociaux, etc.) qui reconfigurent l’espace mondial. Ces processus ne consistent pas seulement en un changement d’échelle généralisé vers le mondial car ils ne convergent pas nécessairement, ne touchent pas tous les individus et n’ont pas sur eux les mêmes effets. Plus que l’intensification des échanges de tous types, l’internationalisation des économies ou l’essor des connexions, la mondialisation contemporaine désigne les transformations de l’organisation spatiale des relations économiques, politiques, sociales et culturelles.
- régulations > Régulation
- Le terme régulation désigne l’ensemble des processus et des mécanismes qui permettent le fonctionnement normal et régulier d’un système. Appliquée à l’international, l’expression désigne l’ensemble des processus, des mécanismes et des institutions qui œuvrent à la correction des déséquilibres susceptibles de menacer l’ordre mondial ainsi qu’à la prévisibilité du comportement des acteurs, donc à la stabilité. Elle est étroitement liée aux notions de gouvernance et de biens publics mondiaux.
- inégalités > Inégalité
- Répartition inégale des biens, matériels et/ou immatériels, considérés comme nécessaires ou désirables. Outre les inégalités de revenus (internes, internationales et mondiales), les inégalités, cumulatives, se mesurent également en matière d’accès aux services publics (accès à la santé, à l’éducation, à l’emploi, à un logement, à la justice, à une sécurité effective, etc.), à la propriété et plus largement aux ressources naturelles, ainsi qu’en matière d’expression politique ou de capacité de réaction face au risque écologique. Lorsque ces inégalités se fondent sur des critères prohibés par la loi, elles constituent des discriminations.
- modernes > Moderne
- Définie suivant le modèle des pays les plus industrialisés vers lequel, dans une perspective évolutionniste, convergeraient toutes les sociétés dites moins avancées, la modernité se caractérise essentiellement par la place croissante de l’économie, de l’innovation technique, des régimes démocratiques de type occidental, ou encore de la bureaucratie rationnelle légale. Cette conception, dénoncée par maints travaux pour son évolutionnisme naïf, reste implicitement présente dans de nombreux discours d’acteurs politiques et dans un grand nombre de recherches. Sont qualifiés de postmodernes des courants artistiques et philosophiques de la seconde moitié du xxe siècle qui critiquent et déconstruisent la notion de modernité.
- postmodernes > Moderne
- Définie suivant le modèle des pays les plus industrialisés vers lequel, dans une perspective évolutionniste, convergeraient toutes les sociétés dites moins avancées, la modernité se caractérise essentiellement par la place croissante de l’économie, de l’innovation technique, des régimes démocratiques de type occidental, ou encore de la bureaucratie rationnelle légale. Cette conception, dénoncée par maints travaux pour son évolutionnisme naïf, reste implicitement présente dans de nombreux discours d’acteurs politiques et dans un grand nombre de recherches. Sont qualifiés de postmodernes des courants artistiques et philosophiques de la seconde moitié du xxe siècle qui critiquent et déconstruisent la notion de modernité.
- croissance > Croissance
- Augmentation soutenue et à long terme de la production de richesses économiques d’un pays, c’est-à-dire de son PIB. La croissance économique n’est pas synonyme de développement. Sa mesure à l’aide d’outils purement économiques et monétaires est de plus en plus insatisfaisante en raison de la déterritorialisation et de la transnationalisation des activités économiques, de l’absence de prise en compte de la création de richesses non monétisables (alphabétisation, savoir scientifique ou culturel…) et surtout de l’encouragement au productivisme qu’elle implique, malgré les destructions (écologiques notamment) potentielles qu’engendre une croissance pensée uniquement sous le prisme de l’économie et de la rentabilité financière.
- flux > Flux
- L’augmentation des flux de biens matériels, immatériels, de capitaux et de personnes caractérise les processus de mondialisation en cours. Ces mobilités transfrontalières constituent un phénomène spatial dont les géographes et les cartographes, focalisés sur les territoires, ne se sont préoccupés qu’assez tardivement. Ces flux sont organisés en réseaux plus ou moins denses, non parce que les territoires et les lieux sont semblables et interchangeables mais parce qu’ils sont différents et interdépendants. Ils supposent des infrastructures (câbles sous-marins, oléoducs, gazoducs, routes terrestres, maritimes, fluviales, aériennes) et des activités logistiques (intermodalité des ports, aéroports de fret, entrepôts du e-commerce, hubs informationnels, etc.).
- géopolitique > Géopolitique
- Étude des rivalités de pouvoir pour des territoires, généralement d’États, en concurrence pour l’espace et dont le mode d’action est l’usage, direct ou indirect, de la violence organisée. Traduction du terme allemand Geopolitik (1897), ses définitions et ses usages ont varié dans le temps. Friedrich Ratzel et Rudolf Kjellén considèrent les rapports entre la politique de l’État et les données « géographiques », Karl Haushofer traite des rapports entre le sol, le sang et la race et définit l’espace vital qui fonde la propagande nazie (d’où l’abandon postérieur du terme) et Halford John Mackinder parle des bases « géographiques » de la puissance militaire, opposant les foyers continentaux aux couronnes maritimes. Plus récemment, Yves Lacoste insiste sur l’importance des représentations, l’idée de nation étant pour lui la plus forte des représentations géopolitiques. La géostratégie est la géopolitique orientée vers l’action (militaire ou économique).
- communautés > Communauté
- Selon le sociologue allemand Ferdinand Tönnies (1855-1936), la communauté (Gemein-schaft) s’oppose à la société (Gesellschaft) et désigne toute forme d’organisation sociale dans laquelle les individus sont liés entre eux par une solidarité, naturelle ou spontanée, et animés par des objectifs communs. Selon l’usage courant, il s’agit de toute collectivité sociale à laquelle on prête une unité, quel que soit son mode d’intégration (communauté internationale, Communauté européenne ou andine ou encore croyants de telle ou telle religion). Le terme ambigu de communauté internationale désigne un ensemble vague d’acteurs politiques (États, organisations internationales, ONG, individus, etc.) fondé sur l’idée d’une humanité unie par des valeurs et des objectifs communs ou une allégeance à des institutions politiques centrales, ce qui est loin d’être le cas.
- sécurité > Sécurité
- Ensemble de représentations et de stratégies qu’un acteur individuel ou collectif tend à élaborer pour réduire les menaces auxquelles il se sent confronté. Dans le domaine international, la sécurité peut prendre la forme : 1) d’un équilibre instable et précaire entre sécurités nationales, gagé sur la puissance des États ; 2) d’un aménagement concerté de cet équilibre (sécurité internationale) ; 3) de la mise en place d’un régime de sécurité qui s’impose à l’ensemble des États qui sont parties prenantes (sécurité collective). Au-delà de la menace tangible, les discours sécuritaires tendent à représenter des objets ou des groupes de personnes comme des dangers pour la sécurité des États, notamment afin de justifier des politiques sécuritaires (état d’urgence, actions militaires, fermeture des frontières, etc.).
- conflit > Guerre
- Affrontement violent entre groupes armés sur des valeurs, des statuts, des pouvoirs ou des ressources rares, et dans lequel le but de chacun est de neutraliser, d’affaiblir ou d’éliminer ses adversaires. Cette violence armée collective organisée peut être le fait d’États (via leurs armées nationales) ou de groupes non étatiques ; elle peut opposer plusieurs États (guerre interétatique) ou se dérouler à l’intérieur d’un État (guerre civile). Progressivement codifiées et encadrées par le droit, les premières sont devenues rares, tandis que les secondes, aujourd’hui essentiellement causées par la défaillance institutionnelle des États, tendent à s’internationaliser, à perdurer (parfois des décennies) et à être extrêmement meurtrières, surtout pour les populations civiles.
- intégration > Intégration
- Notion à usages multiples. Elle s’oppose à « ségrégation » à propos de l’incorporation des étrangers dans les sociétés d’accueil dont l’intégration suppose plus qu’une simple inclusion par juxtaposition (multiculturalisme) mais se différencie d’une assimilation. L’intégration spatiale fait référence à l’incorporation progressive d’espaces périphériques et marginalisés dans le système spatial du centre. Le problème de la désintégration du lien social se pose quand des groupes cumulent des phénomènes d’exclusion économique, sociale, politique et spatiale. Les processus de mondialisation qui relient les sociétés mais maintiennent ou creusent les écarts sociaux, économiques, sanitaires et culturels entre et au sein de ces sociétés, créent et reproduisent une situation de déficit d’intégration sociale mondiale de plus en plus visible par les exclus.
- acteurs > Acteur
- Individu, groupe, organisation dont les actions affectent la distribution des valeurs et ressources à l’échelle planétaire. L’État a longtemps été considéré comme l’acteur principal sur la scène internationale, mais les acteurs non étatiques se sont multipliés et diversifiés (firmes, organisations non gouvernementales, groupes d’intérêt, mafias, acteurs religieux, etc.) au cours des décennies récentes. La mondialisation contemporaine se traduit par la complexification des rapports entre ces acteurs.
- gouvernance > Gouvernance
- Inspirée de la gestion et de l’entreprenariat, l’expression gouvernance globale renvoie aux institutions formelles et informelles, mécanismes et processus par lesquels s’établissent et se structurent les relations entre États, citoyens, marchés et organisations internationales et non gouvernementales à l’international. Le système de gouvernance globale tend à articuler les intérêts collectifs, à établir des droits et obligations, à arbitrer les différends et à déterminer les modes de régulation appropriés aux objets et acteurs concernés. La gouvernance prend différentes formes : gouvernance multilatérale universelle, gouvernance de club (réservée à certains membres comme le G7/8/20), gouvernance polycentrique (juxtaposition d’instruments de régulation et de gestion à différentes échelles), etc.
- multilatéralisme > Multilatéralisme
- Considérer le multilatéralisme comme une coopération internationale impliquant au moins trois États revient à le réduire à une simple technique alors que celui-ci se double d’une dimension qualitative et normative présente dès la Société des Nations. Selon Franck Petiteville, le multilatéralisme est ainsi une forme d’action collective internationale dont la finalité est de produire « de(s) normes et de(s) règles visant à établir un ordre international coopératif régissant les interdépendances internationales ». L’apparition de l’adjectif « multilatéral » à la fin de la décennie 1940 est concomitante de la prise de conscience de cette dimension.
- interdépendance > Interdépendance
- Mode de relation fondée sur une interaction dense et continue entre entités sociales et politiques, conduisant à une réduction de l’autonomie de chacune d’entre elles qui se trouvent en partie reconstruites l’une en fonction de l’autre. Appliquée aux États notamment dans le contexte de la mondialisation, elle implique une réduction ou une modulation de la souveraineté, de même qu’une relativisation de la puissance : l’interdépendance suppose en effet une dépendance du faible à l’égard du fort, tout autant qu’une dépendance partielle du fort à l’égard du faible.
- biens publics mondiaux > Biens publics mondiaux
- Biens matériels et symboliques dont chacun est dépositaire pour la survie de tous et dont les fonctions sont menacées par le partage souverain (couche d’ozone, diversité biologique, patrimoine culturel de l’humanité, diversité culturelle, connaissances scientifiques, sécurité sanitaire, alimentaire, financière, etc.). Cette notion a été formulée dans le rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) de 1999 et largement reprise depuis par de nombreux organismes internationaux. On parlera de « biens de club » quand ces biens sont limités à la gestion et à la consommation d’un nombre réduit de participants.
- institutions > Institutions
- Le terme institution désigne des structures sociales (règles, normes, pratiques, actions, rôles) durables, organisées de façon stable et dépersonnalisée, qui participent à la régulation des rapports sociaux. Elle peut être formalisée dans des organisations (internationales ou non). L’institutionnalisme en science politique aborde les objets de l’analyse politique par une étude de leur fondement structurel et de leur modèle organisationnel plutôt que par la prise en compte de leur rapport à la société.
- bipolarité > Bipolarité
- Ces termes renvoient à la répartition de la puissance dans le système international. Selon le nombre de puissances qui dominent (une, deux ou plusieurs), la configuration est qualifiée respectivement d’unipolaire, de bipolaire ou de multipolaire. À des débats, qui animent surtout les courants réalistes en relations internationales, répond l’idée d’apolarité qui souligne la non-pertinence de la lecture de l’espace mondial en termes de pôles de puissance du fait des transformations de cette dernière.
- réalisme > Réalisme
- Approche théorique des relations internationales supposant que celles-ci sont construites sur une dichotomie entre l’interne et l’externe, le réalisme en déduit quelques postulats de base, parmi lesquels la centralité de l’État et sa quête de puissance, en vue d’assurer sa survie dans un environnement international nécessairement belligène puisque dépourvu de toute autorité supra-étatique.
- guerre > Guerre
- Affrontement violent entre groupes armés sur des valeurs, des statuts, des pouvoirs ou des ressources rares, et dans lequel le but de chacun est de neutraliser, d’affaiblir ou d’éliminer ses adversaires. Cette violence armée collective organisée peut être le fait d’États (via leurs armées nationales) ou de groupes non étatiques ; elle peut opposer plusieurs États (guerre interétatique) ou se dérouler à l’intérieur d’un État (guerre civile). Progressivement codifiées et encadrées par le droit, les premières sont devenues rares, tandis que les secondes, aujourd’hui essentiellement causées par la défaillance institutionnelle des États, tendent à s’internationaliser, à perdurer (parfois des décennies) et à être extrêmement meurtrières, surtout pour les populations civiles.
- individus > Individu
- L’individu est un acteur social élémentaire dont la place va croissant dans les processus de mondialisation pour de multiples raisons, parmi lesquelles : la circulation accélérée des idées, des valeurs et des informations, la possibilité de construire des réseaux d’échange et de solidarité sans proximité physique, la création de réseaux d’experts internationaux, la lutte pour le respect des droits humains et les demandes de démocratie.
- néonationalisme > Nationalisme
- Attitude ou doctrine politique consistant, pour un groupe social, à revendiquer la primauté des intérêts nationaux et le droit de former une nation souveraine. Le nationalisme peut revêtir la forme d’une lutte pour l’indépendance et pour le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » de type irrédentiste (annexion de territoires partageant une même culture et/ou langue), séparatiste (constitution d’un nouvel État en marge de celui existant) ou anti-impérialiste (lutte contre une puissance colonisatrice). Il peut aussi se faire hégémonique en reposant sur la volonté d’étendre l’influence et les intérêts d’une nation et de son (ses) État(s) au-delà des frontières (réunification, quête de sécurité et/ou de puissance, xénophobie, etc.). La diversité des mouvements nationalistes permet d’en identifier dans l’ensemble du spectre politique, d’autant qu’ils évoluent selon les contextes historiques. Lorsqu’il se teinte de populisme, le nationalisme produit un « national-populisme » combinant la primauté de l’intérêt national et l’appel à un sursaut de peuples contre les élites en place.
- Nord
- Voir Nord et Sud
- Sud
- Voir Nord et Sud
- migrations > Migrant
- Déplacement d’individus quittant durablement leur pays (émigration) pour se rendre dans un autre pays (immigration), de façon volontaire ou forcée (guerre, pauvreté, chômage, atteinte aux droits humains, conditions climatiques, etc.), et souvent en séjournant de façon plus ou moins temporaire dans différents pays dits de transit. Inhérents à l’histoire de l’humanité, les processus migratoires suscitent la mise en place de différents dispositifs de politiques publiques liés au contexte politique, économique et culturel ainsi qu’à la conception de la nationalité. Les États d’accueil s’efforcent d’organiser, parfois d’attirer (besoin de main-d’œuvre, exploitation de certains territoires, naturalisations, etc.), et plus souvent de restreindre l’immigration (contrôle aux frontières, quotas, titres de séjour, etc.). Les États de départ tentent, dans la plupart des cas, de maintenir des relations avec les nationaux et communautés diasporiques installées à l’étranger.