L’Europe acteur global
École au Myanmar financée par l'Union européenne, 2017
Crédit : European Union / Pierre Prakash, 2017 / CC BY NC ND
École au Myanmar financée par l'Union européenne, 2017.
Jeune écolier dans l’État de Karen (Est du Myanmar) scolarisé grâce à un financement du service en charge de l’aide humanitaire et de la protection civile de l’Union européenne (ECHO). Le programme de l’UE au Myanmar vise à permettre l’enseignement dans les zones affectées par des conflits. Une grande partie de l’Etat de Karen étant de facto contrôlée par la guérilla, les services publics n’y sont pas assurés par l’État birman. Près de 250 000 enfants bénéficient de ce programme sur l’ensemble du pays.
Résumé
Fondée sur une intégration économique et commerciale toujours plus poussée, l’Union européenne est devenue un acteur majeur de la mondialisation. Parce qu’elle est dépourvue d’une vision de politique étrangère commune et de transferts de souveraineté en matière diplomatique et militaire, elle tend à s’affirmer sur la scène internationale par le biais de l’humanitaire ou par celui de la participation à des négociations internationales.
L’Union européenne (UE) est une organisation régionale dont le modèle d’ intégration est unique. Dotée d’une solide architecture institutionnelle, elle bénéficie d’importants transferts de souveraineté dans une série de domaines, en particulier économiques et commerciaux. La diplomatie et les affaires militaires restent pour l’essentiel l’apanage des États membres. Si l’UE peine à intervenir dans les crises internationales (Syrie, etc.) et à peser dans les rapports de force internationaux (par exemple face à la Russie), elle n’est en réalité pas dépourvue d’influence. Celle-ci ne s’exerce pas à travers la coercition et la puissance militaire, mais mise sur les normes qu’elle promeut. Cette modalité particulière d’insertion dans les relations internationales tient à la nature même de l’UE et à sa genèse.
Géant commercial, nain politique
La construction européenne est le fruit de conjonctures historiques particulières et du volontarisme d’acteurs privilégiant la recherche d’un consensus dans un cadre multilatéral plutôt que les rapports de puissance. Après les dévastations causées par la seconde guerre mondiale, et alors que la guerre froide scinde le continent en deux à partir de 1948, les pères fondateurs de l’Europe, s’inspirant des théories libérales, cherchent à dépasser les antagonismes nationaux en favorisant l’intégration économique entre les anciens ennemis. À l’équilibre des puissances, qui structurait le continent depuis le congrès de Vienne (1815) mais s’était montré incapable d’éviter les guerres, succède l’idée de construire un espace de libre circulation (des biens, des capitaux, des personnes, etc.) par l’effacement des frontières, un espace où les interdépendances rendraient la guerre impossible car dommageable pour tous. Aidée par les États-Unis qui, face à l’URSS, œuvrent au redressement économique du continent (plan Marshall, 1947-1951) et à sa protection militaire (OTAN [Organisation du traité de l’Atlantique nord], 1949), la réconciliation franco-allemande est scellée par la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier, 1951) puis par la CEE (Communauté économique européenne, 1957), permettant à l’Europe d’entrer dans une ère de paix et de stabilité politique inédite depuis des siècles, saluée par le prix Nobel de la paix en 2012.
Commentaire : La carte montre la complexité institutionnelle d’une Europe aux espaces d’appartenance qui ne se recoupent jamais complètement. Aux élargissements dans le temps, sur plusieurs décennies, et un retrait récent, s’ajoutent la zone euro (plus petite), l’espace Schengen (qui ne comprend pas tous les États membres de l’UE mais compte des non-membres), le Conseil de l’Europe (plus grand), ou encore l’Alliance militaire de l’OTAN (qui ne comprend pas tous les États membres de l’Union européenne mais compte des non-membres).
La paix par l’économie
La construction européenne est une entreprise politique dont le but premier est d’instaurer la paix et la sécurité collective sur le continent en dépassant les intérêts nationaux des États. Mais l’instrument est de nature économique, car c’est le renforcement de l’interdépendance économique et commerciale qui doit permettre d’y parvenir. Les domaines de compétence de l’UE relevant principalement du domaine économique et commercial, c’est logiquement sur ces terrains qu’elle exerce le plus d’influence. Avec un marché intérieur d’un demi-milliard d’habitants représentant 20 % du PIB mondial et du commerce international, l’UE est un acteur économique majeur du monde contemporain, en particulier dans des instances comme l’ OMC, où le Commissaire européen au commerce négocie pour l’ensemble des États membres. L’UE est aussi un interlocuteur reconnu dans les domaines où les compétences ont été transférées au niveau communautaire, comme dans les négociations internationales sur le climat. Enfin, l’UE pourvoit à plus de la moitié de l’aide au développement dans le monde (soit 76 milliards d’euros en 2017), ce qui en fait là aussi un acteur de premier plan. Traduction logique de cette centralité dans le secteur commercial, l’UE négocie directement des accords bilatéraux avec des États (États-Unis, Chine, etc.) ou des ensembles régionaux (MERCOSUR [Marché commun du Sud], ASEAN [Association des nations de l’Asie du Sud-Est], etc.), et a noué des relations institutionnelles avec la plupart des pays du monde et des grandes institutions internationales.
Commentaire : Ces cartes montrent l’aide publique au développement (APD) de trois acteurs du Nord. Les géographies respectives sont nettes : l’Union européenne aide d’abord les régions « voisines » : Balkans, Proche-Orient et Afrique du Nord et, dans une moindre mesure, le reste de l’Afrique ; les États-Unis ciblent davantage l’Afghanistan-Pakistan, l’Afrique subsaharienne (de l’Est en particulier), le Proche-Orient et l’Amérique latine ; le Japon aide prioritairement l’Asie du Sud-Est et l’Asie du Sud.
Commentaire : Au cours des 45 dernières années, l’Union européenne a progressivement signé des accords commerciaux avec de nombreux États ou ensembles régionaux, à l’exception de certains États (États-Unis, Biélorussie, Australie, etc.), de ceux de la partie centrale de l’Afrique et d’Asie mais avec lesquels l’entrée en vigueur de partenariats est à venir. La géographie de ces partenariats s’est historiquement organisée à partir des voisins à l’est puis au sud de la Méditerranée avant de s’étendre aux autres continents.
La diplomatie sans le militaire
Malgré une progressive, mais lente, mise en place de structures institutionnelles (politique étrangère et de sécurité commune [PESC, 1993], politique européenne de sécurité et de défense [PESD, 1999], Service européen pour l’action extérieure [SEAE, 2009]), les États membres restent jaloux de leur souveraineté et continuent à gérer l’essentiel de leurs relations extérieures de manière autonome, ce qui les conduit souvent à l’impuissance (Yougoslavie au cours des années 1990, Irak en 2003, etc.). La mutualisation des moyens militaires reste un vœu pieux, chaque grand État cherchant à privilégier sa propre industrie de l’armement. C’est donc par le détour de l’ humanitaire que l’UE investit les affaires diplomatiques et militaires. Depuis 2003, elle s’engage dans des actions civiles et militaires de terrain, essentiellement dans le maintien de la paix et la reconstruction post- conflit : Bosnie, Kosovo, RDC, Mali, Soudan du Sud, Afghanistan, etc. Par l’intermédiaire du SEAE, elle joue un rôle actif dans certaines négociations internationales, comme lors de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015.
Commentaire : Cette carte montre les missions de paix de l’Union européenne. Après une mission d’observation en Yougoslavie lancée en 1991, ces opérations ne se multiplient qu’à partir des années 2000 ; elles demeurent plus modestes que celles de l’ONU. À l’exception d’une opération en Indonésie, elles se déroulent toutes ou se sont déroulées dans des régions « proches » de l’UE : en Europe centrale (Balkans), dans des pays de l’ex-URSS (Ukraine, Caucase, etc.), au Proche et Moyen-Orient ou en Afrique (centrale, Sahel et Somalie).
Faute d’une vision politique commune et d’une volonté des États de transférer leur souveraineté en matière de politique étrangère, c’est essentiellement vis-à-vis des voisins immédiats (Europe de l’Est, Turquie, Afrique du Nord) que l’influence politique de l’UE se concrétise. Grâce à la politique européenne de voisinage (PEV, 2003), l’UE met en place avec ces pays des coopérations renforcées (en matière de sécurité, de justice, de commerce, etc.), tout en incitant au respect des valeurs communes européennes (État de droit, économie de marché, etc.). C’est donc par la puissance douce (soft power) et non par la coercition que l’UE s’affirme sur la scène internationale et prétend peser sur le processus de mondialisation.
- intégration > Intégration
- Notion à usages multiples. Elle s’oppose à « ségrégation » à propos de l’incorporation des étrangers dans les sociétés d’accueil dont l’intégration suppose plus qu’une simple inclusion par juxtaposition (multiculturalisme) mais se différencie d’une assimilation. L’intégration spatiale fait référence à l’incorporation progressive d’espaces périphériques et marginalisés dans le système spatial du centre. Le problème de la désintégration du lien social se pose quand des groupes cumulent des phénomènes d’exclusion économique, sociale, politique et spatiale. Les processus de mondialisation qui relient les sociétés mais maintiennent ou creusent les écarts sociaux, économiques, sanitaires et culturels entre et au sein de ces sociétés, créent et reproduisent une situation de déficit d’intégration sociale mondiale de plus en plus visible par les exclus.
- institutionnelle > Institutions
- Le terme institution désigne des structures sociales (règles, normes, pratiques, actions, rôles) durables, organisées de façon stable et dépersonnalisée, qui participent à la régulation des rapports sociaux. Elle peut être formalisée dans des organisations (internationales ou non). L’institutionnalisme en science politique aborde les objets de l’analyse politique par une étude de leur fondement structurel et de leur modèle organisationnel plutôt que par la prise en compte de leur rapport à la société.
- souveraineté > Souveraineté
- Notion politique conçue au Moyen Âge afin de légitimer l’indépendance d’États naissants (France, Angleterre) à l’égard du Pape et de l’Empereur, et reprise par de nombreux théoriciens (Bodin, Grotius, Schmitt). Désigne la prétention de l’État à ne reconnaître aucune autorité supérieure à la sienne sur son territoire. Elle justifie des représentations politiques et juridiques plus qu’elle ne décrit les rapports de pouvoir existants. Socle du système international, des principes d’égalité juridique entre les États et de non-intervention dans les affaires intérieures, elle s’oppose à l’ingérence. Dans les États démocratiques, elle est attribuée au peuple « souverain », qui légitime les institutions et les gouvernants par son vote. Les processus d’intégration régionale se construisent à partir de délégations de souveraineté des États.
- puissance > Puissance
- Capacité d’un acteur politique à imposer sa volonté aux autres. Comparable à la notion de pouvoir à l’échelle interne, la puissance n’existe pas dans l’absolu mais s’inscrit dans la relation à l’autre puisqu’elle dépend des rapports de force et de la perception qu’en ont les acteurs. Pivot de l’approche réaliste des relations internationales, elle y est conçue dans un registre géostratégique (hard power fondé sur la contrainte et la coercition, notamment militaire). La vision transnationaliste en propose une interprétation plus diversifiée, intégrant des facteurs d’influence (soft power économique, culturel, etc., de Joseph Nye) et soulignant l’importance de maîtriser les différents registres de puissance, du hard au soft (« puissance structurelle » de Susan Strange).
- multilatéral > Multilatéralisme
- Considérer le multilatéralisme comme une coopération internationale impliquant au moins trois États revient à le réduire à une simple technique alors que celui-ci se double d’une dimension qualitative et normative présente dès la Société des Nations. Selon Franck Petiteville, le multilatéralisme est ainsi une forme d’action collective internationale dont la finalité est de produire « de(s) normes et de(s) règles visant à établir un ordre international coopératif régissant les interdépendances internationales ». L’apparition de l’adjectif « multilatéral » à la fin de la décennie 1940 est concomitante de la prise de conscience de cette dimension.
- guerre froide > Guerre froide
- Période d’affrontement idéologique, géopolitique, économique et culturel entre les États-Unis et l’URSS entre la fin des années 1940 et la fin des années 1980. Le débat reste vif entre historiens quant aux dates précises de son début (révolution bolchevique de 1917 ? 1944 ? 1947 ?) et de sa fin (chute du mur de Berlin en 1989 ou éclatement de l’URSS en 1991 ?). Les deux superpuissances ont constitué autour d’elles deux blocs aux degrés de cohésion variables. Cette bipolarisation du monde a en partie occulté les autres dynamiques politiques, économiques et sociales.
- nationaux > Nation
- Communauté politique fondée sur la conscience de caractéristiques partagées et/ou d’une volonté de vivre ensemble. On oppose habituellement une conception politique et une conception culturelle de la nation, qui, dans la pratique, s’influencent mutuellement et tendent à se rapprocher. Dans la conception politique, la nation est inventée et produite par un État, le territoire précède la nation et en dessine les contours (conception dite française, fondée sur le creuset républicain et le droit du sol). Dans l’acceptation culturelle de la nation, une culture communément partagée produit la nation. Le projet national consiste à rassembler cette population sur un même territoire (conception culturelle ou romantique ou « allemande » de la nation, fondée sur le droit du sang). Cette conception est en soi porteuse de conflits et peut conduire à l’épuration ethnique ou au génocide (Allemagne nazie, Grande Serbie, etc.).
- circulation > Circulation
- Hommes, marchandises, services, capitaux, informations, idées, valeurs et modèles sont objets de transferts et d’échanges de plus en plus importants. L’augmentation, la diversification et l’accélération des circulations caractérisent les processus actuels de mondialisation. Elles mettent en relation des espaces économiques et sociaux, par l’intermédiaire de réseaux qui, selon leur densité, leur fluidité, leur débit et leur hiérarchie peuvent profondément les différencier. De toutes les circulations, l’information au sens le plus large du terme est celle qui connaît la croissance la plus rapide, alors que celle des hommes est celle qui rencontre le plus d’obstacles.
- frontières > Frontière
- Ligne au-delà de laquelle cesse la souveraineté étatique. Elle se distingue des marges floues ou limites des empires. N’ayant rien de naturel, ces constructions historiques lentes, plus ou moins endogènes, et plus ou moins objet de contestations et de violence, sont profondément modifiées par les processus de mondialisation contemporains. Les intégrations régionales les transforment, les atténuent, voire les suppriment et les repoussent ; les acteurs transnationaux les traversent ou les contournent en même temps qu’elles se sont fermées aux migrations et que de nouvelles frontières (sociales, culturelles) sont érigées.
- interdépendances > Interdépendance
- Mode de relation fondée sur une interaction dense et continue entre entités sociales et politiques, conduisant à une réduction de l’autonomie de chacune d’entre elles qui se trouvent en partie reconstruites l’une en fonction de l’autre. Appliquée aux États notamment dans le contexte de la mondialisation, elle implique une réduction ou une modulation de la souveraineté, de même qu’une relativisation de la puissance : l’interdépendance suppose en effet une dépendance du faible à l’égard du fort, tout autant qu’une dépendance partielle du fort à l’égard du faible.
- plan Marshall > Plan Marshall
- Lancé en 1948, le plan Marshall est un vaste programme d’aide à la reconstruction de l’Europe. Près de 13 milliards de dollars de l’époque (soit l’équivalent d’environ 100 milliards de dollars actuels) furent distribués aux pays européens réunis dans l’Organisation européenne de coopération économique (devenue depuis l’Organisation pour la coopération et le développement économique, OCDE). Outre la nécessité d’aider les pays européens à rebâtir leurs économies, le plan Marshall avait aussi pour but d’offrir un débouché à la production industrielle étatsunienne (alors que les commandes militaires refluaient du fait de la fin de la guerre) et de prévenir la montée en puissance des partis communistes en Europe de l’Ouest en luttant contre la pauvreté (politique d’endiguement de Truman).
- États > État
- L’État est un système politique centralisé (différent du système féodal), différencié (de la société civile, espace public/privé), institutionnalisé (dépersonnalisation de l’institution), territorialisé (un territoire dont les frontières marquent de manière absolue les limites de sa compétence), qui prétend à la souveraineté (détention du pouvoir ultime) et se doit d’assurer la sécurité de sa population. En droit international public, l’État se définit par une population qui vit sur un territoire borné par des frontières sous l’autorité d’un pouvoir politique (État national territorial).
- négociations > Négociation
- Pratique destinée à obtenir un accord entre des acteurs publics ou privés pour satisfaire les intérêts matériels et symboliques des participants par des concessions mutuelles. Les négociations internationales constituent l’une des modalités de résolution pacifique des différends et peuvent se dérouler bilatéralement (entre deux acteurs) ou multilatéralement (trois acteurs ou plus). Elles débouchent souvent sur un document officiel (déclaration commune, accord de paix, traité commercial, convention internationale). Les négociations collectives désignent les négociations se déroulant au sein d’une entreprise entre l’employeur et les représentants du personnel (appartenant généralement aux organisations syndicales) concernant l’application du droit du travail.
- maintien de la paix > Maintien de la paix
- L’ONU définit le maintien de la paix comme « une technique conçue pour préserver la paix, aussi fragile soit-elle, une fois que les combats ont cessé et pour appuyer la mise en œuvre des accords facilités par ceux qui sont chargés du rétablissement de la paix » (Doctrine Capstone, 2008). Il se différencie du rétablissement de la paix qui concerne les conflits en cours, et de l’imposition de la paix qui comprend l’application de mesures coercitives dont l’usage de la force. La notion de consolidation de la paix renvoie à la fois au processus complexe de création des conditions d’une paix pérenne et aux mesures ciblées pour réduire le risque de reprise du conflit et jeter les bases d’un développement durable. Ces principes orientent, non sans susciter des critiques, la conduite des missions de paix.
- conflit > Guerre
- Affrontement violent entre groupes armés sur des valeurs, des statuts, des pouvoirs ou des ressources rares, et dans lequel le but de chacun est de neutraliser, d’affaiblir ou d’éliminer ses adversaires. Cette violence armée collective organisée peut être le fait d’États (via leurs armées nationales) ou de groupes non étatiques ; elle peut opposer plusieurs États (guerre interétatique) ou se dérouler à l’intérieur d’un État (guerre civile). Progressivement codifiées et encadrées par le droit, les premières sont devenues rares, tandis que les secondes, aujourd’hui essentiellement causées par la défaillance institutionnelle des États, tendent à s’internationaliser, à perdurer (parfois des décennies) et à être extrêmement meurtrières, surtout pour les populations civiles.
- PEV > Politique européenne de voisinage
- Politique lancée en 2004 à l’occasion de l’élargissement de l’Union européenne aux pays d’Europe centrale dans le but d’organiser les relations avec les nouveaux voisins de l’Est et du Sud qui n’entrent pas dans un projet d’adhésion (Algérie, Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Égypte, Géorgie, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Moldavie, Palestine, Syrie, Tunisie et Ukraine). Grâce à un financement d’environ 2 milliards d’euros par an, son objectif est d’étendre les politiques communautaires à ces États voisins et de promouvoir leur modernisation démocratique et économique, sans pour autant les faire entrer dans le cadre institutionnel de l’UE. La Russie, qui souhaite être traitée par l’UE comme partenaire privilégié, a refusé d’être intégrée dans la PEV.
- État de droit
- Dans son sens institutionnel, l’État de droit renvoie à un système dans lequel les normes juridiques sont hiérarchisées, stables et transparentes, de sorte que les citoyens connaissent leurs droits et obligations tandis que la puissance publique est limitée en raison de sa soumission au droit. Un tel système présuppose l’existence de juridictions indépendantes et l’égalité des sujets de droit.
- économie de marché > Capitalisme
- Système économique reposant sur la propriété privée des moyens de production et la liberté de marché (liberté d’entreprendre, libre-échange, libre concurrence, etc. ; les fondements du libéralisme). Dans ce système, les détenteurs du capital (distincts des employés qui forment la force de travail et qui, selon Marx, sont exploités) cherchent à maximiser leurs profits (accumulation du capital). Après avoir émergé avec la fin du féodalisme, il s’est imposé lors de la révolution industrielle. Aujourd’hui adopté dans tous les pays (sauf les pays communistes), ce système est multiforme, incluant toujours une intervention (plus ou moins grande) de l’État, comme régulateur (notamment dans le modèle rhénan ou d’économie sociale de marché des pays scandinaves) ou comme acteur et planificateur (Japon, Singapour, France, etc.).
- mondialisation > Mondialisation
- Le terme mondialisation renvoie à un ensemble de processus multidimensionnels (économiques, culturels, politiques, financiers, sociaux, etc.) qui reconfigurent l’espace mondial. Ces processus ne consistent pas seulement en un changement d’échelle généralisé vers le mondial car ils ne convergent pas nécessairement, ne touchent pas tous les individus et n’ont pas sur eux les mêmes effets. Plus que l’intensification des échanges de tous types, l’internationalisation des économies ou l’essor des connexions, la mondialisation contemporaine désigne les transformations de l’organisation spatiale des relations économiques, politiques, sociales et culturelles.