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La Chine en Afrique

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La Chine est devenue un acteur central du développement africain. Souvent caricaturée, la présence chinoise en Afrique ne se limite pas à l’exploitation des ressources naturelles nécessaires à sa croissance économique. Le continent, largement ouvert aux investisseurs étrangers et où les normes sociales, sécuritaires et environnementales sont généralement inexistantes ou peu respectées, sert aussi de tremplin à l’internationalisation des entreprises chinoises, publiques et privées. Elles y concurrencent les entreprises occidentales dans tous les secteurs (minier, BTP, télécom, etc.) et font l’expérience de la compétition internationale, en vue de s’attaquer à terme aux marchés des pays développés. Leur action s’articule efficacement avec celle du gouvernement chinois qui, de son côté, cherche à renforcer son influence diplomatique : en échange d’un accès privilégié aux ressources minières pour les entreprises chinoises, l’État octroie des prêts aux pays africains que ces derniers utilisent pour construire des infrastructures grâce à des sociétés chinoises.

Pour les pays africains, l’accès à cette manne financière reçue sans condition en matière de gouvernance (au contraire des aides accordées par les institutions financières internationales (IFI) et les pays occidentaux, même si leur conditionnalité est souvent très sélective) est une aubaine. Critiquée, de manière assez hypocrite, par les pays occidentaux dont le soutien à des régimes autoritaires et corrompus n’a jamais réellement cessé malgré les discours vertueux, la présence grandissante de la Chine en Afrique permet un développement des infrastructures sans précédent depuis la décolonisation. Elle fait cependant l’objet d’un rejet de plus en plus fort de la part des populations locales africaines. En plus de contribuer à la destruction de l’activité artisanale par le biais de l’importation de produits chinois (notamment textiles) vendus à bas prix, les entreprises chinoises sont accusées de non-respect des normes environnementales et sociales. On leur reproche de faire venir en masse des travailleurs chinois, y compris non qualifiés, qui vivent le plus souvent en autarcie, et de ne susciter que peu de retombées pour l’activité économique locale, en particulier en matière d’emploi.

La Chine en Afrique : une influence grandissante

Sources : AidData, 2017, Global Chinese Official Finance Dataset, Version 1.0, http://aiddata.org ; Hanban, www.hanban.org ; Ministère des Affaires étrangères chinois , www.fmprc.gov.cn 

Commentaire : La Chine accorde son « aide » – qui ne correspond pas aux critères de l’aide publique au développement – à de nombreux pays africains : Nigeria, Angola, Ghana ou encore Éthiopie pour les premiers. Si les liens diplomatiques avec la République populaire de Chine sont anciens (avant les années 1980 pour la moitié des États africains), les Instituts Confucius, une cinquantaine en 2017, se sont implantés au cours de la dernière décennie.

Citation

« La Chine en Afrique » Espace mondial l'Atlas, 2018, [en ligne], consulté le 15 mars 2021, URL:
https://espace-mondial-atlas.sciencespo.fr/fr/rubrique-strategies-des-acteurs-internationaux/focus-3F04-la-chine-en-afrique.html

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